Les propos de Yazid Ouahib sur le plateau de El Heddaf TV ont fait l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique africain. Le journaliste, connu pour son franc-parler et son sens critique, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a été interrogé sur la gestion de la CAF par Motsepe autour de la libération des joueurs pour la CAN 2025 au Maroc. Alors que le règlement prévoit une libération au plus tard le 8 décembre, la FIFA a autorisé les clubs à garder leurs joueurs jusqu’au 15 décembre, une décision qui a suscité un tollé dans plusieurs fédérations africaines. Ce décalage, lourd de conséquences pour la préparation des sélections, a été perçu comme une nouvelle preuve du manque d’autorité de l’instance continentale.
Pour Ouahib, cette situation révèle une faille profonde dans le leadership de Patrice Motsepe, président de la CAF. Sur le plateau, il ne s’est pas contenté d’évoquer un désaccord technique ou une pression politique : il a carrément parlé d’un président « poupée entre les mains de Gianni Infantino ». Selon lui, le président de la CAF aurait accepté la décision de la FIFA sans véritablement défendre les intérêts des pays africains, ni ceux de la compétition phare du continent. Cette phrase, prononcée avec la conviction qu’on lui connaît, a immédiatement circulé sur les réseaux sociaux, devenant l’un des sujets les plus commentés de la soirée.
Cette critique est loin d’être isolée. Depuis plusieurs mois, de nombreuses voix dénoncent une perte d’autonomie de la CAF face à la FIFA, notamment dans les questions liées au calendrier, aux droits commerciaux et à l’organisation des grandes compétitions. La CAN 2025, déjà perturbée à plusieurs reprises par des ajustements calendaires et logistiques, n’échappe pas à ces tensions. Pour les fédérations africaines, disposer de leurs joueurs dans les délais est un enjeu capital : préparation tactique, adaptation climatique, cohésion de groupe… chaque jour compte dans la construction d’une équipe performante.
Le décalage de la date de libération pose donc un problème majeur, notamment pour les sélections dont les joueurs évoluent en Europe. Certaines nations pourraient n’avoir leur effectif complet que quelques jours avant leur premier match. Pour un tournoi aussi exigeant que la CAN, cette situation ressemble à un handicap imposé. C’est précisément ce que Ouahib dénonce : une décision qui favorise les clubs européens au détriment des fédérations africaines, renforçant encore le sentiment d’injustice sportive.
