Nigeria- Algérie. Une lourde défaite qui a fait
tellement mal. Un ratage monumental qui n’en finit plus
d’interpeller, beaucoup d’encre et de salive (c’est loin d’être
fini) ayant coulé sous les ponts.
Pour dire la grosse déception populaire qui a suivi, le supporter
des Verts, tombant de haut, ne comprenant rien à la descente aux
enfers de ses favoris qui n’ont plus, désormais, après la punition
d’Uyo et les premières craintes (fondées malheureusement même si
l’on veut bien croire à un petit miracle et un reversement de
situation paraissant pratiquement imprévisible quand bien même, et
dans cette dure aventure que sont les qualifications africaines
pour un Mondial, les exemples ne manquent pas, comme :
Le Cameroun qui, et avant de composter son billet pour le Mondial
2010, se retrouvait avec un petit point dans l’escarcelle à
l’arrivée de la 2e étape où il comptait un nul à domicile et une
défaite en déplacement avant de signer une suite un sans-faute en
alignant quatre succès d’affilée et décrocher les 13 points qui lui
permettront de prendre l’avion pour l’Afrique du Sud.
L’Egypte, à la même période, sans pouvoir l’accompagner en échouant
aux barrages contre… l’Algérie dans la fameuse der d’Oum Dourmane,
Soudan) leur destin en main et doivent espérer un vrai coup du sort
en plus de se montrer plus entreprenants en ne rééditant pas la
même prestation du Nigeria qui leur vaut aujourd’hui de nourrir
bien des appréhensions quant à la réalisation de leur rêve de mener
le football national pour la 3e fois consécutive à un Mondial.
Le premier à dire haut et fort que l’EN n’est pas aussi forte que
la majorité des Algériens le croit a pour nom Carl Medjani, le
capitaine, qui aura la lucidité, loin de la suffisance de nombre de
ses coéquipiers de sélection, de dire à froid et sous le coup d’une
déculottée pourtant amère, trouvera les mots justes pour remettre
les choses à leur juste place. Voilà ce qu’il a dit au micro du
Buteur:
” Cela fait longtemps qu’on nous considère comme étant une grande équipe, mais moi, je dis qu’on ne l’est pas encore. Il faut travailler encore très dur pour arriver au niveau qu’on cherche à atteindre “
Avant d’aller faire taire les mauvaises langues en CAN 2017 où il est exigé, ni plus ni moins, que les demi-finales, voire le titre -ça sera problématique pour une sélection touchée au moral mais appelée à trouver justement une source supplémentaire de motivation pour réaliser la meilleure performance possible, et se consacrer après au reste des éliminatoires du Mondial russe. Medjani, s’il ne veut toutefois pas se montrer défaitiste, et surtout pas se mentir en reconnaissant le côté
« très relevé du groupe qui nous est proposé par le sort »
Tout en rassurant le public algérien que :
« rien n’est encore perdu pour le moment, il reste des matchs encore, et on se battra à fond jusqu’à la dernière minute, même si on sait que cela va être très compliqué- afin de retrouver une sérénité perdue.»
On dit merci à Medjani pour cette franchise, salués par un technicien Roland Courbis ( Celui qui n’a jamais caché sa sympathie et son affection pour l’Algérie et son football après son passage réussi par l’USM Alger, est catégorique. )
«Medjani a raison, l’Algérie n’a rien d’une grande équipe»
D’autant plus vrai que, assène-t-il, après une déconvenue qui passe mal,
«sur le match de samedi, l’Algérie n’a pas montré qu’elle était une grande équipe. Je le confirme. Une équipe qui prend trois buts de cette façon est une équipe qui ne fait peur à personne.» Tout est dit. Sans démagogie.
Aussi clair que «l’Algérie n’est pas encore une grande sélection africaine.» Une défaite qu’il faudra se résoudre à digérer au plus vite pour repartir du bon pied. En commençant par remettre les pieds sur terre, retrousser les manches. Un mal pour un bien en fait. Ça peut servir. Dès la messe du ballon rond de janvier prochain au Gabon.
Lotfi Bouzidi, Fennec Football