extraits d’un entretien à ne pas manquer avec Riyad Mahrez,
réalisé par le Onze Mondial.
Interview :
Riyad, es-tu conscient d’avoir eu un parcours
invraisemblable ?
Ouais, il est atypique. J’y pense souvent. Si plus jeune, on
m’avait dit «Tu préfères charbonner avant de percer ou percer
tranquille en passant par un centre ?», j’aurais opté pour la
seconde solution parce qu’avec la première, tu n’es pas sûr d’y
arriver. Mais au final, je suis hyper heureux de ce que j’ai fait.
J’ai charbonné pour y arriver et j’en suis fier. Je ne changerais
mon parcours pour rien au monde.
De nombreux jeunes continuent de quitter la France pour
l’étranger.
Avant, ils aimaient les grands, costauds qui courent vite. Ça veut
dire quoi ça ? Et les autres, on en fait quoi ? Quand ils ont vu
l’Espagne et le Barça tout gagner, ils ont
commencé à changer d’avis, à prendre conscience qu’on pouvait jouer
au football de façon différente.
Et là, les mentalités françaises
ont un peu évolué. Les gars ont commencé
à faire des conservations
de ballon
à l’entraînement, beaucoup de jeux réduits… Mais il y a
encore peu de temps, ce n’était pas ça en France. Ils ne peuvent
pas me carotte, je connais le système… (rires).
C’est quoi le secret de cette équipe ?
La dalle, frère ! On a des guerriers. Et quand je te dis «des
guerriers», je n’ai jamais vu ça de ma vie, mec. Les gars sont
là, ils ont les crocs de ouf, ils ne lâchent rien. Le mec, tu lui
tires une mine en plein visage, il ne bronche pas. Lui, il est là,
son job, c’est défendre, c’est tout. Ils aiment ça. Tu ne verras
jamais nos défenseurs s’inventer des vies (sic), essayer de
dribbler et faire une passe dans l’intervalle. Ensuite, on a de
vrais milieux. La signature de N’Golo a mis en avant Danny
Drinkwater. Parce que les deux sont super complémentaires. Et
puis, moi je marche bien cette année, Jamie Vardy aussi. Et on a
un bon coach. C’est un peu de tout ça.
Et le secret de ta réussite ?
La naissance de ma fille. Elle m’a mis bien. Je pense que le déclic
a eu lieu lors de sa naissance.
Avec la saison que tu fais, tu serai s
à l’Euro en juin
prochain si tu avais attendu l’équipe de France…
(Rires). Beaucoup de gens me le disent.
Moi je ne calcule pas trop ça. Je suis avec l’Algérie, c’est mon
bled. Je suis fier d’être international algérien.
Quel regard tu portes sur le PSG, toi, le banlieusard
parisien ?
C’est devenu un très grand club. Le PSG a de vrais joueurs et le
club est en train de construire un bête de truc.
Mais gamin, tu n’étais pas spécialement supporter du
PSG…
Non, je kiffais Marseille quand j’étais petit. Même aujourd’hui,
Paris ne me fait pas trop rêver. C’est ma ville, mais je ne me vois
pas revenir à Paname.
Plus jeune, tu disais : « Je rêve
du Barça, je jouerai
au Barça… » Aujourd’hui, le Barça est intéressé…
J’ai entendu ça, comme toi, mais…
Je n’ai pas trop envie de parler
de
ces choses-là. Ça pourrait me porter préjudice.
ND PRODUCTIONS – PFA MAHREZ PLAYER OF THE YEAR
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