À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations 2025 pour l’Algérie, Vladimir Petkovic peut déjà se targuer d’avoir inscrit son nom dans l’histoire de la sélection algérienne. Arrivé à la tête des Verts avec l’ambition de relancer un cycle et de redonner une dynamique positive à l’équipe nationale, le technicien suisse affiche aujourd’hui des chiffres qui forcent le respect. Depuis l’indépendance, pas moins de 35 sélectionneurs ont dirigé l’Algérie, certains lors de passages multiples. Pourtant, seuls 11 entraîneurs sont parvenus à atteindre le cap symbolique des 20 matchs consécutifs sur le banc des Verts. Vladimir Petkovic a rejoint ce cercle très fermé à l’occasion de la rencontre amicale face à l’Arabie saoudite, franchissant ainsi une étape significative dans son aventure algérienne.
Les statistiques, compilées par le journaliste et écrivain Adel Haddad, placent Petkovic au sommet des bilans enregistrés après 20 rencontres. En effet, le sélectionneur suisse affiche 15 victoires, un total inédit à ce stade pour un entraîneur de l’équipe nationale. Ce bilan s’accompagne de 51 buts inscrits, soit la meilleure attaque jamais enregistrée sur une série de 20 matchs, avec une différence de buts largement positive (+32). À cela s’ajoutent une moyenne de 2,40 points par match et un taux de réussite de 75 %, des indicateurs qui témoignent d’une équipe conquérante, portée vers l’avant et globalement régulière. Ces chiffres permettent à Petkovic de devancer Djamel Belmadi sur le strict plan statistique, ce dernier ayant totalisé 14 victoires après 20 matchs, avec une moyenne de 2,35 points et un taux de succès de 70 %.
Toutefois, comparer les chiffres ne suffit pas à résumer l’impact réel d’un sélectionneur. Djamel Belmadi reste une figure majeure du football algérien, notamment pour avoir conduit les Verts au sacre continental en 2019. Lors de ses 20 premiers matchs, il avait déjà affronté et dominé des adversaires de premier plan, dont le Sénégal à deux reprises, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, inscrivant son mandat dans une dimension historique. Sur le plan défensif, Belmadi conserve d’ailleurs la meilleure performance, avec seulement 10 buts encaissés en 20 rencontres, soit un bilan légèrement supérieur à celui de feu Abdelhamid Kermali. Ce dernier demeure une référence absolue, pour avoir remporté la CAN puis la Coupe afro-asiatique, consolidant son héritage dans les années 1990. Impossible d’évoquer les bilans historiques sans mentionner Christian Gourcuff. Le technicien français s’était distingué par une production offensive spectaculaire, étant le seul sélectionneur des Verts à avoir signé deux victoires sur le score fleuve de sept buts. Son passage reste cependant marqué par un contexte compliqué, notamment lors de la CAN 2015, où l’Algérie avait hérité d’un parcours particulièrement relevé face à des cadors africains comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, finalistes de l’édition, mais aussi l’Afrique du Sud et le Sénégal.
Si les chiffres placent aujourd’hui Vladimir Petkovic en haut de l’affiche, ils lui confèrent surtout un capital confiance à la veille de l’entrée en lice de l’Algérie dans la CAN 2025. Pour le sélectionneur suisse, ce tournoi représente une grande première avec les Verts, mais certainement pas une découverte du très haut niveau. Petkovic a déjà participé à une Coupe du monde et à un Championnat d’Europe au cours de sa carrière, ce qui lui confère une expérience précieuse dans la gestion des compétitions à élimination directe. Reste désormais à transformer ces statistiques prometteuses en résultats concrets sur le terrain africain. La CAN ne pardonne pas, et l’histoire retiendra avant tout les performances dans les moments décisifs. Petkovic le sait : son bilan flatteur devra être confirmé, voire sublimé, pour inscrire durablement son nom aux côtés des plus grands sélectionneurs de l’histoire des Verts.
