Le match entre l’Algérie et le Soudan, comptant pour la phase de groupes de la CAN 2025, a connu un tournant décisif dès la première période, avec un fait de jeu aussi inattendu que lourd de conséquences. Alors que la rencontre se déroulait sur un rythme engagé mais globalement maîtrisé par les Fennecs, la sélection soudanaise s’est compliquée la tâche en offrant un véritable « cadeau » à l’Algérie : un carton rouge évitable, conséquence d’un geste d’humeur difficilement justifiable à ce niveau de la compétition.
L’action s’est produite après un magnifique dribble de Rayan Aït-Nouri sur son couloir gauche. Le latéral algérien, très actif depuis le coup d’envoi, a éliminé son vis-à-vis avec aisance et élégance, déclenchant l’enthousiasme du public présent au stade. Visiblement frustré et incapable de digérer cette action, le joueur soudanais a alors perdu ses nerfs. Dans un geste d’anti-jeu flagrant, il a frappé Aït-Nouri après l’action, sous les yeux de l’arbitre.
Sans hésitation, l’homme en noir a sorti le carton jaune, synonyme de second avertissement pour le joueur soudanais, déjà sanctionné plus tôt dans la rencontre. Le verdict est donc tombé immédiatement : carton rouge et expulsion. Une décision logique au regard des lois du jeu, mais surtout une énorme erreur individuelle qui a profondément déséquilibré le rapport de forces.
À partir de cet instant, la rencontre a clairement changé de physionomie. Réduits à dix, les Soudanais ont été contraints de revoir leur organisation tactique, reculant davantage pour tenter de limiter les dégâts face à une équipe algérienne déjà bien en place. Pour les Fennecs, ce fait de jeu est apparu comme une opportunité idéale pour imposer leur domination et gérer le match avec davantage de sérénité.
Cette expulsion illustre aussi l’expérience et la maturité des joueurs algériens, capables de provoquer l’erreur chez l’adversaire grâce à la qualité technique et à la maîtrise du ballon. Le dribble d’Aït-Nouri n’était pas seulement esthétique, il était surtout révélateur du décalage technique entre les deux équipes sur certaines phases de jeu. En répondant par la violence, le joueur soudanais a craqué mentalement, offrant à l’Algérie un avantage numérique précieux.
Pour Vladimir Petkovic, ce scénario représente une aubaine dans un match inaugural toujours délicat. Commencer une CAN avec un tel avantage permet non seulement de contrôler le tempo, mais aussi de préserver physiquement certains cadres en vue des prochaines échéances du groupe. Côté algérien, il s’agit désormais de transformer ce cadeau en victoire nette, sans tomber dans la facilité ni la précipitation.
Ce carton rouge restera sans doute comme l’un des tournants majeurs de cette rencontre Algérie–Soudan. Un geste irréfléchi, provoqué par la frustration, qui rappelle combien la gestion émotionnelle est déterminante dans les grandes compétitions. À ce jeu-là, l’Algérie a su rester calme, patiente et intelligente, pendant que le Soudan s’est lui-même mis en difficulté.
