La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, organisée au Maroc, s’annonce comme l’un des grands rendez-vous sportifs du continent. Du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, les meilleures sélections africaines s’affronteront dans une ambiance que les organisateurs promettent festive et populaire. Pourtant, pour les supporters algériens, cette CAN prend une dimension bien particulière, tant le chemin pour rejoindre le pays hôte est semé d’embûches.
Première nouveauté majeure : l’introduction d’une autorisation électronique de voyage pour les ressortissants algériens. Depuis septembre 2025, le Maroc a mis en place un e-visa obligatoire, une mesure inédite entre les deux pays. Cette décision, officiellement temporaire et liée à la CAN au Maroc, a surpris de nombreux supporters habitués à une circulation sans visa.
Dans les faits, la procédure est relativement simple. L’e-visa est gratuit et s’obtient via l’application Yalla, grâce à un processus 100 % en ligne. Mais dans un contexte de forte demande et de manque d’information, certaines agences peu scrupuleuses ont tenté d’exploiter la situation en proposant ce document à des prix élevés. Face à ces dérives, la CAF et le Comité d’Organisation Local ont dû rappeler publiquement que cette autorisation ne devait en aucun cas être payante.
Cependant, l’obtention de l’e-visa n’est que la première étape d’un voyage bien plus compliqué. Le véritable défi reste le transport. En raison de la fermeture persistante des frontières terrestres et de l’espace aérien entre l’Algérie et le Maroc, aucun vol direct n’est possible. Les supporters algériens doivent donc impérativement passer par un pays tiers, ce qui transforme un trajet régional en un périple long et coûteux.
La Tunisie constitue l’option la plus courante. Des vols Alger–Casablanca via Tunis sont disponibles, mais à des prix qui grèvent lourdement le budget des supporters. À l’approche de la CAN, les tarifs flambent : un aller simple peut coûter plus de 400 euros, tandis qu’un aller-retour sur la durée de la compétition dépasse souvent les 600 euros. À cela s’ajoutent les longues escales et la fatigue liée au voyage.
D’autres itinéraires via l’Europe, notamment par la France ou l’Espagne, sont envisageables. Mais ces solutions s’avèrent encore plus contraignantes, tant sur le plan financier que logistique. Pour de nombreux fans, ces obstacles rendent le déplacement irréaliste, voire impossible.
Cette situation illustre une fois de plus l’impact direct des tensions politiques sur le football. Alors que la CAN se veut une fête du sport africain, les supporters algériens se retrouvent confrontés à des barrières qui dépassent largement le cadre sportif. Pourtant, malgré ces difficultés, beaucoup restent animés par une passion intacte pour les Fennecs et cherchent, coûte que coûte, à être présents dans les tribunes.
Entre détermination, frustration et amour du football, le périple des supporters algériens pour la CAN 2025 symbolise les contradictions d’un sport capable de rassembler les peuples, mais encore trop souvent rattrapé par les réalités géopolitiques.
