Algérie Foot– Sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, l’ancien ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, Aziz Derouaz, est revenu sur un épisode marquant de l’histoire du football national : le départ de Rabah Madjer de son poste de sélectionneur de l’équipe d’Algérie, au cours des années 1990. Dans un témoignage aussi franc que surprenant, il a reconnu avoir directement joué un rôle dans cette décision, à une époque où la Fédération algérienne de football (FAF) traversait une crise profonde.
« J’ai fait venir Nacer Sandjak comme entraîneur de l’équipe d’Algérie à l’époque. Je me suis immiscé dans les affaires de la FAF, car elle n’avait pas du tout d’argent et il y avait un désordre général », a déclaré Aziz Derouaz, assumant pleinement une intervention politique dans la gestion du football national. Selon lui, la situation institutionnelle de la FAF était alors chaotique, au point de nécessiter une implication directe du ministère pour rétablir un minimum de stabilité.
L’ancien ministre a également pointé du doigt le président de la FAF de l’époque, qu’il qualifie « d’illégitime ». Ce dernier, d’après Derouaz, aurait désigné Rabah Madjer sélectionneur national le jour même de son élection controversée. « Le président de la FAF avait nommé Madjer le jour même de sa prétendue élection », a-t-il précisé, soulignant le manque de transparence et la précipitation dans cette décision.
Face à ce contexte, Aziz Derouaz explique avoir pris l’initiative d’intervenir directement. « J’ai dû bien expliquer la situation à Madjer », raconte-t-il, laissant entendre que l’ancien attaquant vedette des Verts n’avait pas pleinement conscience de la complexité politique et administrative qui entourait sa nomination.
Cette révélation relance le débat sur les ingérences politiques dans le sport algérien, un sujet souvent évoqué mais rarement assumé aussi ouvertement. Aziz Derouaz, connu pour son franc-parler, n’a visiblement aucun regret : « J’ai ramené le coach de l’équipe d’Algérie », a-t-il insisté, faisant référence à Nacer Sandjak, l’entraîneur qui a succédé à Madjer après son départ.
Le témoignage de l’ancien ministre met en lumière les tensions entre le pouvoir politique et les instances sportives, une réalité qui a souvent marqué l’histoire du football algérien. Ses propos rappellent combien, à certaines périodes, la nomination d’un sélectionneur national n’était pas qu’une simple décision sportive, mais aussi un choix lourd d’enjeux politiques et institutionnels.
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