Algérie Foot– Vladimir Petkovic, le sélectionneur de l’équipe nationale algérienne de football, se distingue comme l’un des entraîneurs les mieux rémunérés d’Afrique.
Sa nomination en mars dernier a suscité de nombreuses attentes, surtout en comparaison avec son prédécesseur, Djamel Belmadi, dont le salaire, bien que controversé, était nettement supérieur. Djamel Belmadi a dirigé les Verts pendant près de six ans, de 2018 à 2024, avec une rémunération atteignant 208 000 euros par mois. Sous sa conduite, l’Algérie a remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2019, en ajoutant une deuxième étoile à son palmarès. De plus, l’équipe a réalisé une série impressionnante de 35 matchs sans défaite, ce qui a fait de Belmadi une figure emblématique du football algérien.
Toutefois, malgré ces succès, l’Algérie a rencontré des échecs significatifs, notamment une élimination précoce lors de la CAN 2021 et de la CAN 2023, ainsi qu’une absence remarquée à la Coupe du Monde 2022. Ces résultats ont conduit la Fédération algérienne de football (FAF) à prendre la décision difficile de se séparer de Belmadi pour recruter Petkovic.
Le nouvel entraîneur, qui a pris ses fonctions le 4 mars 2024, doit composer avec un héritage à la fois glorieux et lourd. Bien que son parcours en tant que sélectionneur soit vierge, il a fait ses preuves au niveau des clubs, notamment avec le FC Bâle et la Lazio. La FAF a cherché à négocier un salaire qui, bien que demeurant élevé, serait inférieur à celui de son prédécesseur, une démarche nécessaire en raison des tensions autour de la rémunération de Belmadi.
Petkovic perçoit un salaire de 135 000 euros par mois, soit environ 20 millions de dinars algériens au taux de change actuel (146 dinars pour un euro). Cela le place en tête des entraîneurs africains, bien qu’il soit nettement en dessous du salaire de Belmadi. Ce montant, qui représente environ 1 000 fois le salaire minimum en Algérie, fixé à 20 000 dinars par mois, fait de lui le seul sélectionneur sur le continent à dépasser les 100 000 euros mensuels.
En comparaison, le sélectionneur belge de l’équipe d’Afrique du Sud, Hugo Broos, perçoit 75 000 euros par mois, soit une différence de 60 000 euros avec Petkovic. Emerse Faés, le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en titre, touche également 75 000 euros. Walid Regragui, qui a mené le Maroc à la demi-finale de la Coupe du Monde 2022, est quant à lui rémunéré à hauteur de 70 000 euros par mois, ce qui représente pratiquement la moitié du salaire de Petkovic. D’autres entraîneurs, comme Aliou Cissé, ancien sélectionneur du Sénégal et vainqueur de la CAN 2021, touchaient 46 000 euros avant son départ. Les techniciens Faouzi Benzarti (Tunisie) et Hossam Hassan (Egypte) sont loin du salaire de Petkovic, avec des rémunérations de respectivement 10 000 euros et 30 000 euros.
La question du salaire de Petkovic reste sensible. Interrogée à ce sujet par le site TSA, la FAF n’a pas encore fourni de réponse. Dans un contexte où la gestion des ressources humaines et financières est scrutée de près, le choix de la FAF de maintenir un salaire élevé pour son sélectionneur soulève des débats, notamment dans un pays où les attentes autour de l’équipe nationale sont toujours très élevées. Alors que Petkovic entame son mandat, tous les regards sont tournés vers lui. Sa capacité à redresser l’équipe algérienne et à renouer avec les succès passés sera essentielle pour justifier sa rémunération. Les mois à venir s’annoncent donc déterminants pour l’avenir du football algérien et pour le nouvel entraîneur.
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