Mohamed Salah, capitaine
emblématique et moteur offensif de la sélection, vit sans doute
l’une des périodes les plus compliquées de sa carrière à Liverpool.
Moins tranchant dans ses gestes, moins décisif face au but, il a
inscrit seulement trois buts et délivré trois passes décisives en
douze matchs cette saison. Plus inquiétant encore, il a été relégué
sur le banc lors de deux rencontres consécutives de Ligue des
champions, un fait rarissime depuis son arrivée chez les “Reds”.
Sur les réseaux sociaux, Salah a même supprimé sa photo en maillot
de Liverpool pour la remplacer par un cliché de lui avec ses
filles, un geste interprété comme un signe de malaise et
d’introspection. Les rumeurs évoquent aussi une relation tendue
avec son entraîneur Arne Slot. Malgré tout, pour le sélectionneur
Hossam Hassan, le capitaine reste la pierre angulaire du projet
égyptien. Mais pour retrouver son influence habituelle, un travail
psychologique profond s’impose avant la CAN.
Omar Marmoush, souvent
présenté comme le successeur naturel de Salah, n’est pas épargné
non plus. L’ailier, récemment revenu de blessure, peine à retrouver
son rythme et sa place dans son club dirigé par Pep Guardiola, où
la concurrence est rude avec des stars comme Haaland, Foden ou
Doku. Quant à Mostafa Mohamed, son début de saison avec le FC
Nantes est marqué par une baisse de régime : un seul but inscrit
depuis août et des tensions persistantes avec Hossam Hassan, qui
pourraient lui coûter sa place de titulaire. Même Mahmoud
Trezeguet, longtemps considéré comme une valeur sûre sur les ailes,
alterne entre coups d’éclat et prestations en demi-teinte depuis
son retour à Al Ahly.
Face à ce constat, le staff
technique de la sélection se trouve confronté à un véritable
casse-tête : comment redonner confiance et efficacité à un secteur
offensif en panne de repères ? L’Égypte, qui a pourtant validé son
billet pour la Coupe du monde 2026 grâce à une campagne de
qualifications réussie, ne peut se permettre une telle fragilité
offensive à la CAN. Le groupe des “Pharaons” s’annonce relevé, avec
l’Afrique du Sud, l’Angola et le Zimbabwe, trois équipes réputées
solides physiquement et difficiles à manœuvrer.
Si le temps reste suffisant
pour rectifier le tir, le défi est immense pour Hossam Hassan.
L’ancien buteur légendaire devra trouver le juste équilibre entre
expérience et renouveau, sans pouvoir compter sur une profondeur de
banc réellement convaincante. À l’heure où Salah semble chercher un
second souffle et où Marmoush revient tout juste de blessure, la
sélection égyptienne doit impérativement retrouver son tranchant
offensif pour espérer décrocher un huitième sacre continental.
Cette “crise de buteurs” réveille d’ailleurs
un débat ancien dans le football égyptien : la dépendance excessive
envers Mohamed Salah. Tant que le capitaine ne retrouvera pas son
meilleur niveau, c’est toute l’équipe qui risque d’en pâtir. Les
prochaines semaines seront donc décisives pour redonner confiance à
une attaque en plein doute et permettre aux “Pharaons” de renouer
avec la gloire qui a longtemps fait leur légende sur le continent
africain.