L’Égypte, historiquement
réputée pour sa valorisation des talents locaux mais parfois
critiquée pour son manque d’ouverture envers la diaspora, a amorcé
un virage stratégique en juillet 2025. Sous la direction du
président de la Fédération égyptienne de football, Abou Rida, et de
son directeur technique Alaa Nabil, un comité spécial a été mis en
place pour identifier et suivre les joueurs formés à l’étranger
susceptibles de renforcer les équipes nationales. Ce comité a pour
mission d’établir une base de données précise, de maintenir un
dialogue continu avec ces talents et de les convaincre de rejoindre
les Pharaons plutôt que d’autres sélections pour lesquelles ils
sont également éligibles.
Cette nouvelle politique
commence à produire des résultats concrets. Le cas récent de
Haissem Hassan, ex-international français U20, est révélateur :
Hassan a choisi l’Égypte plutôt que la Tunisie, démontrant
l’efficacité des démarches entreprises par la fédération
égyptienne. Younes Ibrahim s’inscrit désormais dans cette
dynamique. Avec un début de saison spectaculaire en équipe U18 de
Brighton — six buts en trois matchs — le jeune milieu offensif
attire toutes les attentions, et son profil explosif et technique
en fait une cible prioritaire pour l’Égypte, qui a obtenu son
accord définitif par l’intermédiaire du sélectionneur U20 Wael
Riyad, selon le média Filgoal.
Le choix d’Ibrahim constitue
un revers symbolique pour le Maroc, pays d’origine maternelle du
joueur, et illustre les difficultés rencontrées par la FRMF pour
attirer certains talents binationaux. Malgré un travail de fond
visant à renforcer les sélections jeunes avec des joueurs issus de
la diaspora, la rapidité et l’organisation de la fédération
égyptienne ont permis de s’assurer de la signature d’un joueur à
fort potentiel, démontrant l’importance d’une prospection proactive
et structurée à l’international.
Ce succès égyptien envoie un
signal clair sur l’évolution de la politique sportive du pays : les
Pharaons ambitionnent désormais de rivaliser avec le Maroc, le
Sénégal ou l’Algérie dans la conquête des talents binationaux. Le
recrutement de Younes Ibrahim illustre la volonté de l’Égypte de ne
pas se limiter aux joueurs locaux mais de puiser dans un vivier
mondial, capable d’apporter des qualités techniques et physiques
pour les prochaines compétitions internationales.
Pour Brighton, le départ de
leur jeune talent vers une sélection nationale est aussi un signal
fort sur le potentiel du joueur et la visibilité croissante de
leurs académies. Le club anglais, qui suit de près la progression
d’Ibrahim, pourra voir ses jeunes talents évoluer sur la scène
internationale, tout en conservant un œil sur leur développement en
club.
Younes Ibrahim représente donc
un exemple emblématique de cette nouvelle ère où les joueurs
binationaux ont la possibilité de choisir leur futur international.
Alors que les fédérations africaines multiplient les initiatives
pour séduire ces talents, chaque décision individuelle peut
bouleverser les équilibres sportifs sur le continent. Le choix de
l’Égypte est ainsi une victoire stratégique, mais également un
avertissement pour les autres pays, dont le Maroc, qui devront
renforcer leur attractivité pour ne pas perdre des joueurs
prometteurs au profit de rivaux mieux organisés et plus
proactifs.
L’avenir du jeune Younes Ibrahim est désormais
lié à l’Égypte, et sa progression sous le maillot des Pharaons sera
scrutée avec attention par les observateurs du football africain.
Son intégration dans les équipes de jeunes égyptiennes pourrait
marquer le début d’une nouvelle génération de joueurs binationaux
alignés pour porter le pays sur les grandes scènes continentales et
internationales.