La lourde défaite de la JS Kabylie face à Al Ahly (4-1) en Ligue des champions africaine continue de susciter des réactions et des débats autour du niveau réel des clubs algériens sur la scène continentale. Parmi les voix qui se sont fait entendre, celle de Djamel Benlamri, ancien international et joueur actuel de l’ES Mostaganem, a particulièrement retenu l’attention. Sur la page officielle de la CAF, Benlamri n’a pas hésité à critiquer ouvertement la qualité des clubs algériens et la préparation de leurs effectifs pour affronter les équipes du continent.
« Énorme différence de niveau. Nos clubs paient le fait que notre championnat soit faible », a-t-il écrit, pointant du doigt un problème structurel récurrent dans le football national. Pour Benlamri, les clubs algériens ont du mal à rivaliser avec les meilleures équipes africaines, non seulement à cause du manque de compétitivité de leur championnat, mais également en raison du choix et de la qualité de leurs joueurs étrangers. « Pour jouer la Ligue des champions, il faut avoir des joueurs étrangers de premier plan, mais ce que l’on observe en Algérie, ce sont des joueurs étrangers ayant un niveau inférieur ou similaire à celui des joueurs locaux », a-t-il ajouté, soulignant un déséquilibre qui handicape les clubs dès le départ.
Ces commentaires ont rapidement provoqué des réactions parmi les supporters. Certains ont tenté de relativiser les propos de Benlamri, en citant par exemple la victoire du CR Belouizdad la veille. L’ancien défenseur central n’a pas hésité à répondre, précisant le cadre de son observation : « Tu n’es pas concerné par mon commentaire, je parle de la Ligue des champions », rappelant que son analyse se concentrait uniquement sur la performance des clubs algériens dans les compétitions continentales, et non sur les résultats domestiques.
La critique de Benlamri met en lumière une problématique plus profonde du football algérien : le retard des clubs locaux par rapport aux meilleures équipes africaines, en particulier celles évoluant en Égypte, au Maroc ou en Tunisie, qui disposent souvent de moyens financiers plus importants et d’effectifs mieux équilibrés entre joueurs locaux et internationaux. La défaite de la JSK face à Al Ahly illustre parfaitement ce décalage. Malgré la passion des supporters et le prestige historique du club kabyle, l’équipe a montré ses limites face à une équipe égyptienne organisée, réaliste et expérimentée.
Pour les observateurs et les passionnés de football algérien, les propos de Benlamri sont un rappel brutal mais nécessaire : la réussite en Ligue des champions ne peut se limiter à l’histoire ou au prestige des clubs. Elle repose sur une préparation rigoureuse, un recrutement judicieux et une compétition locale suffisamment relevée pour préparer les joueurs aux défis africains. Si les clubs algériens veulent retrouver leur place au sommet du continent, il sera indispensable de tirer les leçons de ces échecs et de repenser la stratégie sportive et financière de leurs équipes.


































