À un mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, Vladimir Petković semble avoir une idée de plus en plus claire des contours de sa liste finale. L’entraîneur de la sélection algérienne avance avec prudence, conscient que chaque décision pèsera lourd dans une compétition où l’Algérie veut avant tout tourner la page des deux dernières éditions, marquées par une élimination dès la phase de groupes. Ce contexte rend chacune de ses orientations scrutée de près, d’autant que les supporters espèrent voir un groupe compétitif, équilibré et capable de renouer avec les standards qui ont longtemps fait la force des Verts.
Petković s’appuie aujourd’hui sur trois critères principaux pour construire son équipe. Le premier repose sur l’adaptation des joueurs à son modèle tactique. Le sélectionneur ne veut plus de situations incontrôlées ou de prises d’initiative individuelles qui pourraient rompre l’équilibre du collectif. Cette exigence explique certains choix contestés, comme ses préférences pour des profils disciplinés tels que Zerrouki, Benrahma ou Tougai, même lorsque leurs performances en club ne font pas l’unanimité. Le technicien estime que son système demande un respect strict des consignes et que la cohérence doit primer sur les éclats individuels. Ce raisonnement a parfois conduit à laisser de côté des éléments pourtant brillants avec leurs clubs, à l’image d’Imad Abdelli, Ahmed Touba ou Yacine Titraoui, dont les prestations suscitent pourtant l’intérêt d’une large partie du public.
Le deuxième critère, tout aussi décisif, concerne la régularité en club. Petković surveille de près le temps de jeu, la continuité physique et l’attitude générale des joueurs. Pour lui, l’état de forme d’un joueur au moment d’une compétition continentale est souvent l’un des facteurs déterminants de la réussite collective. C’est pourquoi certains jeunes talentueux, bien qu’en pleine émergence, ne sont pas encore assurés de figurer dans la liste finale.
Enfin, l’expérience et l’esprit de groupe restent des éléments centraux dans sa réflexion. Petković ne cache pas qu’il tient beaucoup à la présence de cadres qui savent gérer la pression et entraîner le groupe vers un objectif commun. C’est dans cette logique que Mahrez, Mandi ou Bounedjah conservent un rôle important. Leur vécu, leur influence dans le vestiaire et leur capacité à stabiliser l’équipe dans les moments difficiles restent des atouts précieux.
À l’approche du tournoi, la sélection algérienne devra trouver le juste équilibre entre la continuité, la fraîcheur et le pragmatisme. Si Petković parvient à harmoniser ces trois critères, les Verts pourraient se présenter au Maroc avec une formation solide et déterminée à retrouver sa place parmi les grandes nations du continent.


































