Algérie Foot– Dans une interview exclusive pour l’émission C’est Vous l’Expert sur La Gazette du Fennec, Yassine Benzia s’est exprimé avec une rare franchise. Entre souvenirs, regrets et révélations, l’international algérien, récemment nominé pour le prestigieux Prix Puskás grâce à un but extraordinaire contre l’Afrique du Sud en mars dernier, a captivé l’audience par sa sincérité. Il a notamment présenté ses excuses à Belmadi.
Benzia a ouvert son entretien en partageant sa joie concernant sa nomination au Prix Puskás, une récompense honorant le plus beau but de l’année. Pour lui, cette distinction est bien plus qu’un simple trophée potentiel :
« Être nommé, c’est une immense fierté. C’est le genre de moments qui motive à continuer à travailler dur. Mon but contre l’Afrique du Sud est le résultat de persévérance et de passion. »
Ce but est également le symbole de sa résilience après une période compliquée marquée par un grave accident de la main, qui avait mis sa carrière entre parenthèses.
Un retour triomphal en équipe nationale
Sous la direction de Vladimir Petkovic, Benzia a signé un retour en grâce avec l’Algérie, livrant des performances convaincantes. Il s’est confié sur l’émotion ressentie lorsqu’il a appris sa convocation après sa longue absence :
« Performer dès mon retour m’a réchauffé le cœur. La sélection est une grande source de motivation pour moi. J’ai reçu un message quelques jours avant l’annonce officielle me demandant de me tenir prêt. Voir mon nom sur la liste m’a comblé de bonheur. »
Les regrets liés à Belmadi
Cependant, tout n’a pas été rose pour Benzia en équipe nationale. L’un des moments les plus controversés de sa carrière reste son repost sur Instagram d’une critique des choix de Djamel Belmadi. Revenant sur cet épisode, il a exprimé des regrets sincères :
« Je regrette profondément ce repost. Ce n’était pas une attaque envers Belmadi ni aucun joueur. C’était juste une mauvaise manière d’exprimer ma frustration. Si mes actions l’ont blessé, je m’en excuse. Nous sommes des hommes, et surtout des musulmans. »
Ces paroles apaisantes démontrent une volonté de tourner la page sur une période marquée par des incompréhensions.
Les débuts compliqués avec l’Algérie et les critiques
Benzia a également abordé les débuts de sa carrière internationale, parfois ternis par des critiques injustes. À seulement 21 ans, il avait choisi l’Algérie au détriment de la France, un choix mûrement réfléchi :
« Certains m’ont reproché d’être venu tard, comme si j’avais attendu par opportunisme. Mais ce n’était pas le cas. J’ai demandé un an pour me préparer physiquement et mentalement avant de rejoindre l’équipe. Quand j’ai pris la décision, c’était du fond du cœur. »
Un choix courageux pour un jeune joueur alors surclassé dans les catégories espoirs en France.
Les propos polémiques sur les binationaux
Interrogé sur les déclarations controversées de Kais Yaâkoubi, qui avait insinué que les joueurs binationaux étaient payés pour représenter l’Algérie, Benzia n’a pas hésité à les démentir catégoriquement :
« Ces affirmations sont complètement fausses. En sélection, personne n’a jamais entendu parler de ce genre de pratiques. C’est insultant pour les joueurs et pour le pays. »
Ces rumeurs, récurrentes, jettent souvent une ombre sur l’engagement des joueurs d’origine algérienne évoluant à l’étranger, mais Benzia les balaie avec assurance.
Les pressions à Lyon et sur les binationaux
Enfin, Benzia a révélé les pressions subtiles que les joueurs binationaux peuvent subir, notamment dans des clubs comme l’Olympique Lyonnais. Il explique que, bien que le président Jean-Michel Aulas n’intervienne pas directement, d’autres figures du club influencent les choix internationaux :
« Choisir l’Algérie, c’est un choix de cœur, mais cela a un coût. Un international français sera valorisé 30-40 millions d’euros, tandis qu’un Algérien sera vendu 10-15 millions à cause de la CAN qui perturbe la saison. Cela met les joueurs dans une position délicate. »
Ces confidences montrent à quel point le choix d’un pays d’origine peut avoir des implications sur une carrière au plus haut niveau.
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