À 27 ans, Ilan Kebbal vit probablement la période la plus aboutie de sa carrière. Longtemps considéré comme un talent fragile, brillant mais irrégulier, le milieu offensif du Paris FC a franchi un cap cette saison. Avec des statistiques solides – 5 buts et 4 passes décisives en seulement 13 rencontres –, il est devenu l’un des joueurs les plus influents de la Ligue 2, au point de remettre son nom au centre des débats autour de la sélection algérienne. Et dans une interview sincère, il a levé le voile sur les coulisses de son choix international, un choix guidé davantage par le cœur que par les calculs. Il a notamment parlé de Mahrez.
Kebbal raconte un épisode
révélateur : sa première convocation en équipe d’Algérie U20
lorsqu’il évoluait à Bordeaux. À 18 ans, sans réflexion, sans
hésitation, il saute dans un avion direction le centre technique
national pour représenter son pays d’origine. Pour lui, c’était une
évidence. Il n’y avait pas d’autre option. Plus tard, lorsque
Djamel Belmadi le convoque en 2021, il ne lui demande même pas de
confirmer son engagement. « Il savait déjà », glisse Kebbal. « J’ai
pris ma valise et j’y suis allé. »
Une scène simple, mais qui résume parfaitement la relation du
joueur avec l’Algérie.
Issu d’une famille profondément attachée à ses racines, il a grandi entre deux cultures, deux langues, deux ambiances. « J’aime la France, j’aime aussi l’Algérie », explique-t-il avec naturel. « Mais le choix n’a jamais été difficile. » Pour lui, porter le maillot des Verts est presque un prolongement familial, un héritage à assumer.
Après une absence prolongée en sélection, Kebbal revient aujourd’hui avec une ambition claire : s’imposer. Il ne veut plus être le joueur qui n’a disputé que quelques minutes. Son regard se tourne vers les deux grandes échéances : la CAN 2025 au Maroc et la Coupe du Monde 2026. Mais il reste lucide : « Je ne dis pas que j’y serai. Je dis que je vais tout faire pour y être. »
Kebbal évoque son rêve avec une sincérité touchante. La CAN, il l’a vécue sur un écran. La Coupe du Monde, encore plus. Imaginer s’y trouver sur la pelouse le galvanise. « Ce serait immense », confie-t-il.
Un autre sujet revient dans l’entretien : son admiration pour Riyad Mahrez. Quand il décrit le capitaine algérien à l’entraînement, ses mots sont clairs : « Ce n’était pas la même catégorie. Je ne savais même pas comment expliquer ce que je voyais. » La star d’Al Ahli a marqué toute une génération, et Kebbal ne s’en cache pas. « Je l’ai vu à l’entraînement… parfois, tu te demandes si on fait le même métier. Il était exceptionnel. », a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, Vladimir Petkovic voit en lui une option crédible. Peut-être troisième choix sur l’aile droite, mais une option polyvalente, capable de jouer en numéro 10. Et dans un football moderne qui valorise les profils créatifs, Kebbal sait qu’il a une carte à jouer.
Sa saison, son état d’esprit et sa maturité nouvelle pourraient bien faire de lui l’une des belles surprises algériennes de 2025.


































