Il existe des images qui dépassent le résultat d’un match, qui s’infiltrent dans la mémoire collective parce qu’elles racontent quelque chose de plus profond : l’émotion, le lien, le respect. Lors de l’entrée en lice de l’Algérie dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2025, au stade de Rabat, un moment inattendu est venu voler la lumière du terrain. Dans une vidéo devenue virale en quelques heures, un supporter algérien a capté une scène aussi simple que puissante : le responsable de la sécurité du stade embrassant le drapeau algérien avant de demander aux fans d’augmenter l’intensité de leurs chants. Dans un Maroc hôte, où chaque geste est scruté et où les relations entre peuples s’écrivent souvent dans les non-dits, cette séquence a touché le continent. Une caméra tremblante, un drapeau, un baiser, un signe de la main. Et autour, un public qui se met à rugir.
Ce geste n’est pas anodin. Il se produit dans un contexte où l’Algérie, deux fois championne d’Afrique, ouvre un nouveau chapitre avec Vladimir Petković à sa tête, et doit se reconstruire après deux désillusions successives lors des CAN précédentes. Voir un agent marocain, figure de l’ordre et du protocole, rompre le cadre formel pour saluer le symbole algérien, c’est assister à une scène où le football dépasse l’enjeu sportif. Les supporters des Verts, nombreux à Rabat, avaient déjà transformé les tribunes en un prolongement du stade d’Alger ; mais avec ce geste, l’atmosphère a basculé. Elle est devenue fraternelle, humaine, émotionnelle. Comme si, l’espace d’un instant, les rivalités footballistiques s’étaient tues pour laisser place au langage universel du respect. Les réseaux sociaux, eux, n’ont pas attendu pour s’en emparer : des milliers de partages, des commentaires bouleversés, certains parlant d’un « moment historique », d’autres rappelant « que l’Afrique est un seul cœur ».
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Ce que cette séquence nous dit surtout, c’est que la CAN n’est pas qu’un tournoi : c’est un théâtre où les nations viennent exposer leur fierté, mais aussi leur capacité à reconnaître la beauté de l’autre. L’Algérie a remporté son premier match, mais la victoire la plus précieuse de la journée n’était peut-être pas sur la pelouse. Elle était là, dans un baiser sur un drapeau et un appel à faire plus de bruit. Un rappel que le football est une célébration et que, parfois, les plus grands moments d’un tournoi ne sont pas les buts – mais les gestes qui touchent les âmes.
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