À l’approche de la Coupe d’Afrique des nations disputée au Maroc, l’Algérie se retrouve une nouvelle fois placée dans la catégorie des sélections « attendues ». Une étiquette que Rachid Ghezzal assume sans détour en évoquant une équipe naturellement candidate au sacre. Une déclaration qui parle autant au cœur qu’à la mémoire collective. L’Algérie reste une nation respectée sur le continent, forte de son histoire récente et de son statut acquis au fil des générations. Mais à l’heure d’entrer dans une CAN organisée dans des conditions optimales, cette reconnaissance devient un enjeu à double tranchant. Être désigné comme favori, ou du moins comme prétendant crédible, signifie aussi que les marges d’erreur se réduisent et que le discours ne suffit plus à masquer les carences du terrain.
Car le Maroc offrira un contexte exigeant, presque impitoyable. Des pelouses de niveau mondial, des stades pleins, une intensité permanente : autant d’éléments qui suppriment toute possibilité d’alibi. Dans ce cadre, le sélectionneur Vladimir Petkovic se retrouve face à son premier grand test continental. La question n’est plus celle du potentiel, mais de l’application tactique. L’Algérie devra montrer qu’elle sait gérer les transitions rapides, les blocs adverses agressifs et la pression constante imposée par des équipes rompues à ce type d’environnement. La solidité de l’axe défensif, avec Mohamed Amine Tougai, et l’équilibre du milieu autour de Ramiz Zerrouki seront déterminants face à des adversaires qui chercheront à exploiter la moindre faille sur un rythme élevé.
Le débat dépasse donc largement la simple notion de favoritisme. Historiquement, l’Algérie a toujours su répondre présente dans les grands rendez-vous, mais la CAN ne récompense pas les réputations. Elle sanctionne les approximations et expose les fragilités structurelles. La gestion de la pression, notamment pour des profils encore en phase de consolidation comme Luca Zidane, sera également scrutée dans des stades marocains acquis au spectacle et à l’exigence. Être « candidat » n’a de valeur que si les ajustements tactiques suivent, si les automatismes sont solides et si la rigueur défensive accompagne le talent offensif. Le terrain marocain ne pardonne pas l’improvisation. À l’Algérie de prouver que son statut ne repose pas sur son passé, mais sur sa capacité à imposer une maîtrise collective dans un environnement où le moindre déséquilibre se paie cash.



































