Algérie Foot– Un incident administratif a suffi à semer la controverse dans le football tunisien. À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du monde U17 au Qatar, prévue du 3 au 27 novembre 2025, le jeune Youssef Mokhtari, espoir du football tunisien et joueur du Club Africain, n’a pas pu embarquer à temps avec ses coéquipiers pour le stage de préparation aux Émirats arabes unis. La raison évoquée par la Fédération tunisienne de football (FTF) : un simple problème de billet d’avion.
L’affaire a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Les supporters du Club Africain, club formateur du joueur, ont exprimé leur colère et leur incompréhension face à ce qu’ils considèrent comme “une faute impardonnable” de la part des dirigeants. Beaucoup se sont interrogés sur la façon dont une telle erreur logistique pouvait priver un jeune talent de rejoindre son équipe à la veille d’un tournoi mondial aussi prestigieux. Face à la polémique, le porte-parole de la Fédération, Naji Chahed, a tenté d’apaiser la situation en expliquant que le joueur n’avait pas pu voyager en raison d’un problème technique lié à la réservation du vol et qu’il rejoindrait la délégation “dans les plus brefs délais”.
Cette justification, jugée insuffisante par de nombreux observateurs, a relancé le débat sur l’amateurisme persistant dans la gestion des sélections de jeunes en Tunisie. Plusieurs journalistes et anciens joueurs ont dénoncé une préparation désorganisée et un manque de rigueur inquiétant à quelques jours d’une compétition internationale.
Selon des sources proches du joueur, Youssef Mokhtari était pourtant prêt à partir, valises bouclées, impatient de défendre les couleurs de son pays. Ce contretemps, indépendant de sa volonté, l’a plongé dans l’incertitude pendant plusieurs jours avant qu’il n’obtienne enfin le feu vert pour rejoindre ses coéquipiers en stage à Ras Al Khaimah, aux Émirats arabes unis. Son calme et sa détermination ont été salués, contrastant avec les maladresses administratives qui ont entaché cet épisode.
Mais cette mésaventure n’est pas le seul obstacle auquel fait face la sélection tunisienne U17. Plusieurs absences majeures ont été enregistrées dans la liste finale, certains clubs européens ayant refusé de libérer leurs joueurs. Parmi eux, Naïm Talmoudi (FC Nantes), révélation de la CAN U17, Najd Ajroud (AS Monaco) et Houssam Zair (FC Zurich), tous trois privés de sélection pour des raisons contractuelles ou administratives. Ces défections pèsent lourdement sur la préparation de l’équipe, qui s’apprête à affronter une poule redoutable composée de la Belgique, de l’Argentine et des Fidji.
Malgré ces difficultés, le groupe tunisien garde espoir. Après avoir atteint les quarts de finale en 2007 et 2013, les jeunes Aiglons rêvent de réaliser un nouvel exploit. Leur parcours au Qatar débutera le 3 novembre face aux Fidji, avant d’enchaîner contre l’Argentine puis la Belgique.
Au-delà du cas Mokhtari, cet épisode illustre les failles persistantes dans la gestion du football de jeunes en Tunisie. Les erreurs logistiques, le manque de communication et la désorganisation minent la crédibilité d’une fédération déjà sous pression. Cependant, cette affaire met aussi en lumière la résilience d’un joueur de 17 ans, qui malgré les obstacles, refuse de renoncer à son rêve de représenter la Tunisie sur la plus grande scène mondiale. En attendant le coup d’envoi au Qatar, les supporters espèrent que cette polémique servira de leçon et que la Tunisie saura transformer ses désillusions administratives en motivation sportive.
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