Le groupe E de la CAN 2025 vient de connaître son premier coup de théâtre, et il ne concerne pas l’Algérie — mais l’un de ses concurrents directs dans la bataille pour les huitièmes. Le Soudan, sévèrement battu par les Verts lors de la première journée (0-3), est déjà contraint de gérer un premier forfait majeur. À peine installé au Maroc, le sélectionneur James Kwesi Appiah a dû modifier sa liste dans l’urgence, un signal inquiétant pour un collectif déjà fragilisé mentalement et sportivement. L’attaquant Musa Hussein Kanté, blessé à la cheville dès la première séance d’entraînement après la défaite, a quitté le groupe. Une entorse accompagnée d’un étirement ligamentaire a été confirmée par le staff médical, poussant l’encadrement à activer le mécanisme réglementaire de remplaçant et convoquer Abdessamad Manan. Une décision qui reflète l’ampleur de la situation : le Soudan, déjà dos au mur, perd un élément offensif présenté comme l’une de ses armes de profondeur.
Ce changement ne survient pas dans un contexte neutre. Les « Faucons de Jediane » sortent d’un naufrage face à l’Algérie, incapable d’exister face à un bloc algérien discipliné et tranchant dans les transitions. James Kwesi Appiah, malgré son vécu continental — demi-finaliste avec le Ghana en 2013 et qualifié en 2019 — doit faire face à l’une des équations les plus complexes de ce début de tournoi. Son équipe, jugée limitée techniquement mais généreuse, n’a pas digéré l’intensité imposée à Rabat. La perte de Kanté vient aggraver les incertitudes offensives et soulève une question directe : qui portera le danger dans une sélection qui n’a cadré qu’un seul tir face à Luca Zidane lors de son entrée en lice ? Le Soudan, psychologiquement atteint, sait que la marge d’erreur est désormais inexistante.
Et pourtant, rien n’est fait. L’Algérie, malgré son départ idéal, n’a encore validé aucune qualification. Le Burkina Faso, victorieux face à la Guinée équatoriale (2-1), a déjà affiché des signaux inquiétants pour la suite. Dimanche, les Soudanais joueront leur survie face à la Guinée équatoriale à Casablanca (16h00). Une défaite les placerait quasiment hors-course, et inverserait brutalement la dynamique d’un groupe où tout reste mathématiquement possible. Dans ce contexte, les Algériens observeront attentivement le duel : car si rien n’est officiellement acquis, le moindre faux pas d’un concurrent peut simplifier la route. Pour l’instant, une certitude : la CAN n’a pas encore rendu ses verdicts, mais le Soudan est déjà en état d’alerte maximale.
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