À quelques mois du Mondial 2026, les regards se tournent non seulement vers la compétition sportive mais aussi vers l’histoire, alors que les tirages ont placé l’Algérie et le Maroc face à des adversaires rappelant des blessures anciennes. Pour les deux nations nord-africaines, le tournoi ne se limite pas à une série de matches : il réactive des épisodes de conspiration et d’injustice sportive qui remontent aux années 1980 et 1990.
Pour le Maroc, les souvenirs reviennent à 1998, lors d’un Mondial où les Lions de l’Atlas avaient offert une performance remarquable en phase de groupes. Pourtant, la victoire improbable de la Norvège contre le Brésil avait bouleversé les calculs de qualification. De nombreux observateurs estiment que la Seleção n’avait pas déployé son niveau habituel, permettant aux Norvégiens de s’imposer et privant ainsi le Maroc d’une qualification légitime. Aujourd’hui, le tirage du Mondial 2026 remet les Marocains face au Brésil, une occasion de rééquilibrer le passé et de chercher une revanche purement sportive, avec une génération de joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens, menée par Achraf Hakimi, récemment sacré meilleur joueur africain.
Pour l’Algérie, l’épisode est encore plus ancien et reste gravé dans la mémoire collective. Lors du Mondial 1982 à Gijón, malgré deux victoires historiques, les Verts avaient été éliminés après la victoire de l’Allemagne de l’Ouest sur l’Autriche (1-0). Cette rencontre a été largement critiquée pour ce qui semblait être un entente tacite entre les deux équipes européennes, qui ont maintenu le score inchangé pendant de longues minutes, provoquant l’élimination de l’Algérie et déclenchant l’un des scandales les plus célèbres de l’histoire de la Coupe du monde. En 2026, l’Algérie retrouve l’Autriche et aura l’opportunité symbolique de réécrire l’histoire, portée par des talents tels que Riyad Mahrez et Ibrahim Maza, sous la direction du sélectionneur Vladimir Petkovic.
Le tirage actuel montre que ces confrontations ne sont pas seulement sportives : elles portent une dimension historique et émotionnelle. Pour les générations actuelles, chaque match représente une chance de transformer les injustices passées en revanche sur le terrain, en s’appuyant uniquement sur le mérite et la performance. L’histoire du Mondial 2026 devient ainsi une rencontre entre passé et présent, où la mémoire des blessures anciennes se mêle à l’ambition de laisser une trace indélébile.

































