Cette réunion intervient dans
la foulée de la signature d’un mémorandum d’entente entre la
Tunisie et la Chine, scellant une nouvelle étape dans la
coopération bilatérale. L’accord, conclu par Sadok Mourali et Liu
Junfeng, vice-président de l’Agence chinoise de coopération pour le
développement international, en présence de l’ambassadeur de Chine
à Tunis, pose les bases d’un partenariat stratégique pour la
modernisation des infrastructures sportives tunisiennes.
Kaïs Saïed a salué cet accord
comme une avancée majeure, tout en soulignant que le stade d’El
Menzah devait préserver son identité architecturale et son
importance historique. Il a insisté sur la nécessité de combiner
préservation patrimoniale et innovation technologique, afin d’en
faire un complexe moderne répondant aux standards internationaux.
Le futur stade sera ainsi équipé de gradins rénovés, de pistes
d’athlétisme réaménagées, d’écrans géants et de systèmes
électroniques dernier cri.
Le président a profité de
l’occasion pour dénoncer la détérioration progressive des
infrastructures sportives du pays, qu’il a attribuée à une “volonté
délibérée d’abandon”. Il a notamment évoqué le cas du stade Chedly
Zouiten, du parc du Belvédère, du complexe universitaire du Manar
et de la piscine municipale de la place Pasteur, accusant certains
responsables de vouloir mener des projets de privatisation
déguisée.
Soucieux d’éviter tout
détournement ou gaspillage, Kaïs Saïed a rappelé qu’il avait
personnellement ordonné un contrôle rigoureux des fonds alloués à
la rénovation, afin de garantir transparence et bonne gouvernance
dans la gestion du projet.
Mais au-delà des travaux
d’infrastructure, le président a également plaidé pour une réforme
en profondeur du système sportif tunisien. Il a dénoncé les dérives
liées à la gestion des clubs, aux fédérations et au marché des
joueurs étrangers, souvent entaché par des pratiques douteuses et
des réseaux d’intermédiaires. Il a évoqué notamment les cas de
joueurs venus “à l’essai” pour quelques jours, manipulés par des
agents cherchant à en tirer profit.
Kaïs Saïed a conclu en
appelant à un retour aux valeurs du mérite, de la transparence et
du patriotisme dans le sport. Il a insisté sur le rôle des équipes
régionales, qu’il a décrites comme des viviers de talents à
soutenir davantage. Pour lui, la renaissance du sport tunisien
passera autant par des infrastructures modernes que par une éthique
renouvelée, plaçant la fierté nationale au cœur de chaque
compétition.
Ainsi, la reconstruction du stade d’El Menzah
dépasse la simple restauration d’un édifice historique : elle
symbolise une nouvelle ère pour le sport tunisien, entre tradition,
ambition et intégrité.