Algérie Foot– La guerre ouverte entre Samuel Eto’o et Geremi Njitap, deux icônes du football camerounais, atteint un nouveau sommet. Selon Equinoxe Radio, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), dirigée par Samuel Eto’o, a infligé une suspension de cinq ans à Geremi Njitap, l’ancien international et président du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc). En plus de cette sanction, Geremi doit également s’acquitter d’une amende de 10 millions de FCFA (environ 15 250 euros).
Cette escalade fait suite à une rivalité personnelle qui s’est institutionnalisée. Jadis coéquipiers et piliers des Lions Indomptables, avec respectivement 119 et 118 sélections, et deux Coupes d’Afrique des Nations gagnées ensemble, leur relation s’est largement détériorée depuis leur reconversion administrative. Alors qu’ils auraient pu collaborer, leur affrontement s’est durci, au point qu’Eto’o semble vouloir imposer sa domination au sein du football camerounais.
Les raisons précises de cette sanction restent obscures. Cependant, un incident majeur durant la CAN 2023 en Côte d’Ivoire aurait déclenché cette décision. D’après un communiqué du Synafoc publié en février 2024, Geremi aurait été expulsé manu militari des vestiaires à Bouaké, sur ordre du protocole présidentiel de la Fecafoot. Les motifs exacts, ainsi que ceux de sa suspension, n’ont pas encore été officiellement expliqués par la Fédération, mais la gravité des accusations sous-entend une affaire sérieuse.
Me Daniel Blaise Ngos, secrétaire général du Synafoc et bras droit de Geremi, a aussi été sanctionné : deux ans de suspension et une amende de 5 millions de FCFA (environ 7 600 euros). En novembre 2024, la Fecafoot avait déjà retiré au Synafoc son statut d’organisation reconnue, le remplaçant par un nouveau syndicat, l’Association Nationale des Footballeurs Camerounais (Anfc), perçu comme plus aligné avec Eto’o.
Cette décision fait polémique au Cameroun. Plusieurs observateurs dénoncent une manœuvre politique et arbitraire. Selon certaines sources, la Confédération Africaine de Football (CAF) aurait demandé à la Fecafoot de suspendre toute procédure, estimant que la gestion de cette affaire relevait de sa compétence, puisque les faits se sont déroulés pendant une compétition CAF. Mais cette injonction aurait été ignorée par la Fédération camerounaise, alimentant les accusations d’autoritarisme envers Eto’o.
Geremi, figure respectée et ancien capitaine des Lions, n’a pas encore réagi officiellement. Mais un recours devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) est envisagé. La CAF pourrait également être amenée à intervenir. Ce feuilleton judiciaire et politique, loin d’être terminé, pourrait avoir des conséquences importantes sur la stabilité du football camerounais à un moment crucial pour la reconstruction de la sélection nationale.
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