Après avoir battu la Côte d’Ivoire et
le Sénégal dans la Zone Nord de
la Silver Cup 2018 en juillet dernier,
l’Algérie retrouvait
la Zambie (vainqueur de la poule sud)
pour la grande finale qualificative pour la Gold
Cup. A Mufulira, ce samedi 20 octobre, les Algériens n’ont
laissé aucune chance aux locaux en s’imposant sur le score de 31 à
0. Après la Bronze Cup en 2017, l’Algérie
remporte la Silver Cup en 2018 et accèdera donc
à la Gold Cup en 2019 !
Trois ans seulement après son premier match officiel,
le jeune XV d’Algérie a rejoint l’élite du rugby africain, la Gold
Cup, nouveau palier vers son objectif avoué : une place à la Coupe
du monde en 2023 en France.
“On a franchi une nouvelle étape”, s’est réjoui dimanche
son sélectionneur franco-algérien Boumédienne
Allam, au lendemain de la victoire de son équipe en finale
de la Silver Cup (2e division africaine) en
Zambie 31 à 0. “L’an dernier, on arrivait en Bronze
Cup, la 3e et plus basse division du rugby
africain” a-t-il ajouté.
“Une ascension fulgurante”, se
félicite Sofiane Benhassen, président de la
jeune fédération algérienne de rugby (FAR), née en 2015 et dont il
est l’un des fondateurs.
Depuis, dirigeants de la FAR et joueurs du XV d’Algérie ne cachent
pas leurs grandes ambitions. “Notre but c’est la Coupe du Monde
2023” en France, martèle Sofiane Benhassen. Pour cela, “il
faut passer par des étapes. Le premier palier c’était gagner la
Bronze cup et aller en Silver Cup”, puis en Gold
Cup.
Renaissance en 2007
La belle histoire a commencé en 2007, quand des rugbymen
algériens et franco-algériens jouant en France ont décidé de faire
renaître le rugby en Algérie, où ce sport, pratiqué durant la
colonisation française, a progressivement et totalement disparu au
lendemain de l’indépendance, en 1962.
Pari réussi : depuis dix ans en Algérie, se sont créés une
quarantaine de clubs, une Fédération qui sera en janvier affiliée
à World Rugby et un XV national qui se
frottera donc dès l’an prochain aux meilleures équipes du
continent: Namibie, Kenya, Ouganda,
Zimbabwe…
La Gold Cup doit aider désormais le rugby
algérien à conquérir son pays, où le football reste le roi
incontesté.
A la différence des divisions inférieures, “des matches de Gold
Cup seront joués en Algérie, des matches seront télévisés”, se
réjouit Sofiane Benhassen: “les résultats de l’équipe nationale
tirent tout le reste. On a besoin de cette visibilité” pour
développer le rugby et attirer des sponsors.
Tous les joueurs à l’étranger
Les matches de Gold Cup se joueront également
durant les fenêtres internationales : vital pour une équipe dont
tous les joueurs évoluent à l’étranger, essentiellement dans des
clubs français, de la Pro D2 à la Fédérale 2 (4e division).
“Ne pas avoir nos matches dans les fenêtres internationales
nous a énormément handicapés” jusqu’ici,
constate Boumédienne Allam, ancien joueur
professionnel, notamment en 1re division française avec Narbonne et
Auch.
En août, il avait déploré que Castres (Top 14) et Nevers (Pro D2)
refusent de libérer des joueurs pour cette finale de
la Silver Cup.
Dimanche, “Boum” Allam a en revanche rendu “hommage à Béziers,
Brive et Massy”, clubs Pro D2 qui ont permis au XV algérien de
bénéficier de l’expérience notamment de Jonathan
Best, Nadir
Megdoud ou Sofiane Chellat.
Si de moins en moins de clubs rechignent, à mesure que s’enchaînent
les succès, l’Algérie a encore dû se passer de deux de ses cadres
samedi.
Sans compter que des Franco-Algériens, comme Malik
Hamadache (Pau) ou Swan
Rebbadj(Toulon), sont dans le giron de l’encadrement du XV
de France, dont plusieurs joueurs binationaux ou aux racines
algériennes ont déjà porté le maillot : Rabah Slimani,
Maxime Mermoz, Sofiane Guitoune…
L’Algérie est consciente du chemin restant à parcourir, pour
rivaliser dans l’élite du rugby africain, et plus encore tenter de
décrocher une éventuelle place pour le Mondial-2023 (le vainqueur
de la Gold Cup s’est qualifié directement pour
l’édition 2019, et le deuxième pour le tournoi de repêchage).
“La Gold Cup, c’est un niveau, voire deux niveaux
au-dessus”, explique ainsi Boumédienne Allam, “il nous
reste désormais quatre ans pour apprendre”.
Source :
LaGazetteduFennec