Algérie Foot– Installé au cœur du milieu marseillais, Ismaël Bennacer a pris le temps de s’exprimer dans un long entretien accordé au quotidien La Provence. L’international algérien, récemment arrivé à l’Olympique de Marseille, y évoque avec lucidité la dynamique actuelle du club, les tensions récentes dans le vestiaire, ses premiers mois dans la cité phocéenne, et son attachement particulier à l’OM.
Tout juste auréolé d’une victoire cruciale face à Toulouse, le milieu de terrain ne cache pas son soulagement. « Dans la dernière ligne droite, le plus important c’est de gagner », affirme-t-il d’un ton déterminé. Conscient de l’enjeu européen, il se fixe un objectif clair : terminer à la 2ᵉ place de Ligue 1, malgré la perspective plus accessible d’une 3ᵉ place qui offrirait aussi un accès direct à la Ligue des champions. Son ambition est claire : marquer l’histoire du club, et non simplement y passer.
Interrogé sur les événements survenus après la défaite à Reims le 29 mars, et notamment la décision du coach Roberto De Zerbi de maintenir le groupe au centre d’entraînement, Bennacer se montre compréhensif. Pour lui, cette mise au vert improvisée a permis de resserrer les liens : « Se parler entre nous, refaire le match, se dire les choses qu’on n’ose pas habituellement, ça crée quelque chose en plus », assure-t-il. Même la fête de l’Aïd passée en vase clos avec l’équipe a, selon lui, renforcé l’esprit collectif : « C’était bien aussi. »
Celui qui a longtemps évolué à l’AC Milan revient également sur la ferveur marseillaise, unique en son genre. Il reconnaît que la passion du public peut parfois se transformer en pression intense : « Dès que tu perds 1 ou 2 matches, c’est chaud », confie-t-il, tout en soulignant que cette ambiance galvanise autant qu’elle exige. Il admet d’ailleurs que rien ne pouvait vraiment le préparer à ce qu’il vit aujourd’hui : « Je connaissais un peu, mais tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas l’imaginer. »
Sur le plan personnel, Bennacer ne cache pas sa satisfaction envers son nouvel entraîneur : « Il m’aide dans beaucoup de domaines. Tactiquement, sur mes placements. Je touche plus de ballons que jamais. » Il salue également le travail de Mehdi Benatia, directeur du football, pour sa rigueur et son professionnalisme. Tous deux symbolisent, selon lui, la volonté du club de construire sur du solide.
Critiqué après une légère baisse de régime suivant ses débuts remarqués, Bennacer tempère : « Ça faisait très longtemps que je n’avais pas fait 90 minutes. Il faut aussi du temps. » Il affirme aller mieux physiquement et dit ne pas être atteint par les commentaires. Sûr de sa force, il appelle à la patience.
Originaire d’Arles, à quelques kilomètres de Marseille, il évoque avec émotion son lien personnel avec le club : « J’ai toujours voulu jouer à l’OM. Toute ma famille est pour l’OM. » Son arrivée, aux côtés d’Amine Gouiri, illustre la connexion toujours plus forte entre Marseille et l’Algérie. Un lien qu’il chérit : « Il y a beaucoup de supporters de l’OM en Algérie et une forte communauté algérienne ici. »
Enfin, sur son choix de sélection, le trinational n’élude rien. Après avoir été éligible pour la France et le Maroc, il a tranché : « L’Algérie, sportivement, c’était le meilleur choix pour moi. » Une décision qu’il assume pleinement, dans la continuité d’un parcours bâti sur les convictions et la fidélité.
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