Le retour de Ramiz Zerrouki en équipe nationale était attendu, notamment parce que Vladimir Petkovic semblait vouloir tester à nouveau le milieu de terrain du FC Twente dans un rôle différent. À 27 ans et fort de ses 44 sélections, beaucoup espéraient qu’il profiterait de cette nouvelle opportunité pour convaincre définitivement et faire taire les critiques persistantes. Pourtant, son match a rapidement démontré que le pari du sélectionneur n’était pas le bon, tant le joueur est apparu en difficulté dans un schéma qui ne correspondait ni à ses qualités ni à ses habitudes.
Aligné aux côtés d’Ismaël Bennacer et d’Ibrahim Maza, Zerrouki devait cumuler les tâches : défendre, accompagner les offensives, et parfois occuper la profondeur pour offrir des relais à Rafik Belghali. Sur le papier, l’idée d’élargir son champ d’action paraissait intéressante. Dans la pratique, elle a révélé les limites du joueur. Zerrouki n’a ni la vivacité ni la capacité d’élimination nécessaires pour perturber un bloc adverse, surtout dans un système exigeant où les transitions rapides jouent un rôle clé.
Malgré une performance clairement insuffisante, Petkovic a longtemps insisté en le maintenant sur la pelouse. Une décision difficile à expliquer, sauf si l’on considère le changement tactique intervenu en seconde période. Avec l’entrée d’Anis Hadj Moussa et le passage à un 3-4-3, le sélectionneur a peut-être espéré que Zerrouki retrouverait une zone plus naturelle, mais les ajustements n’ont jamais réellement corrigé les faiblesses du milieu algérien dans l’impact, la projection ou la créativité.
Physiquement, Zerrouki a semblé tenir davantage que Bennacer. Mais cette donnée mérite d’être relativisée : Bennacer a été nettement plus actif dans l’animation du côté gauche, une zone du terrain où l’Algérie a construit la majorité de ses actions dangereuses et d’où sont venus les trois buts. L’activité intense du joueur du Milan AC a logiquement engendré une baisse de régime en fin de rencontre, mais elle témoignait d’un apport essentiel dans le développement du jeu algérien, contrairement à ce qu’a montré Zerrouki.
Au regard de la concurrence actuelle au milieu de terrain, l’idée de maintenir Zerrouki comme option privilégiée interroge. Le secteur regorge de profils variés et performants, capables d’offrir davantage d’agressivité, de mobilité ou de créativité. Entre les jeunes prometteurs et les cadres confirmés, les alternatives ne manquent pas, et les dernières prestations du joueur du FC Twente n’aident pas à justifier une place régulière dans la rotation.
La conclusion semble de plus en plus évidente : Zerrouki peine à retrouver un rôle clair et un niveau compatible avec les ambitions de l’Algérie. Si son implication et sa discipline ne sont jamais remises en question, ses limites techniques et son inadéquation avec les systèmes proposés réduisent sérieusement ses chances de s’imposer durablement. À l’approche de la CAN 2025, le sélectionneur devra probablement faire des choix plus tranchés pour offrir au milieu algérien la solidité et la fluidité indispensables à ses objectifs.



































