Lors de la troisième et dernière journée de la phase de groupes de la CAN 2025, face à la Guinée équatoriale, un détail n’est pas passé inaperçu dans le onze aligné par Vladimir Petković : Ramiz Zerrouki portait le brassard de capitaine. Une première titularisation dans ce tournoi, mais surtout une première expérience en tant que leader officiel sur le terrain pour le milieu de terrain algérien. Un choix fort du sélectionneur, à la fois symbolique et révélateur d’une volonté claire de responsabiliser un joueur au profil souvent discuté.
Depuis son arrivée durable en équipe nationale, Zerrouki est en effet l’un des joueurs les plus critiqués par une partie du public algérien. Ses prestations sont régulièrement jugées ternes, trop prudentes, parfois lentes dans l’orientation du jeu. À cela s’ajoutent des erreurs techniques ou de placement qui ont marqué les esprits lors de précédentes rencontres, nourrissant un débat récurrent sur sa réelle place dans le onze des Fennecs. Malgré cela, le staff technique continue de lui accorder sa confiance, convaincu de son importance dans l’équilibre collectif.
Face à la Guinée équatoriale, dans un match sans enjeu majeur au classement mais crucial pour maintenir une dynamique positive, Petković a donc fait un choix assumé : confier les clés du milieu et le brassard à Zerrouki. Un message clair envoyé au joueur comme à l’opinion publique. En lui donnant cette responsabilité, le sélectionneur a voulu tester sa capacité à diriger, à parler, à organiser et à assumer un rôle de patron, au-delà de la simple performance individuelle.
Sur le terrain, Zerrouki a tenté de répondre présent en assurant la première relance et en orientant le jeu. Plus appliqué que flamboyant, il a cherché avant tout la sécurité, limitant les prises de risque excessives. Une approche qui, si elle correspond à son profil, continue toutefois de diviser. Pour ses détracteurs, cela confirme un manque d’impact et d’audace. Pour ses défenseurs, c’est au contraire la preuve d’un joueur discipliné, capable de stabiliser l’équipe dans les moments de gestion.
Le brassard de capitaine, dans ce contexte, prend une dimension particulière. Il ne s’agit pas seulement d’un honneur, mais aussi d’un défi personnel pour Zerrouki. Être capitaine de l’Algérie, même le temps d’un match, implique une exemplarité constante, une influence sur les coéquipiers et une capacité à résister à la pression populaire. En lui offrant cette opportunité, Petković semble vouloir renforcer mentalement son joueur et l’inscrire davantage dans le projet à long terme.
À l’approche des phases à élimination directe, notamment du choc face à la RD Congo, cette titularisation et ce capitanat pourraient marquer un tournant. Soit Zerrouki parvient à faire taire les critiques par des performances plus tranchantes, soit la polémique autour de son rendement continuera d’alimenter les débats. Une chose est sûre : en lui confiant le brassard face à la Guinée équatoriale, le sélectionneur algérien a pris une décision forte, plaçant Ramiz Zerrouki au cœur de l’attention et de la responsabilité en pleine CAN 2025.


































