À l’approche du match Algérie–Soudan, l’effervescence gagne chaque jour un peu plus la capitale marocaine. Rabat se teinte progressivement de vert, portée par des supporters algériens venus en nombre pour soutenir les Verts. Mais derrière cette ferveur impressionnante se cache une réalité frustrante : l’accès aux billets devient un véritable parcours du combattant pour de nombreux fans arrivés directement d’Algérie.
Depuis plusieurs jours, des groupes de supporters affluent par tous les moyens possibles. Certains ont transité par Tunis, d’autres ont choisi des itinéraires plus longs et plus coûteux, animés par une seule certitude : être présents au stade le jour du match. Pourtant, une fois sur place, beaucoup se retrouvent sans ticket. En cause, un problème technique majeur lors de la mise en vente officielle : les résidents en Algérie n’auraient pas pu accéder correctement à la plateforme d’achat, contrairement à la diaspora algérienne installée à l’étranger.
Cette situation a créé un profond sentiment d’injustice. Dans les rues de Rabat, notamment à la médina, les supporters algériens affichent leur amour du maillot avec chants, drapeaux et tambours, mais aussi avec une inquiétude palpable. Personne ne veut traverser des frontières pour finalement suivre le match depuis un café. L’enjeu est symbolique : être dans le stade, chanter l’hymne et pousser l’équipe nationale vers la victoire.
Selon des sources proches de l’organisation, une large majorité des billets aurait malgré tout été achetée par des Algériens. Une information rassurante sur le papier, mais qui ne répond pas à la détresse de ceux qui n’ont toujours rien entre les mains. Ces derniers dénoncent surtout la montée en flèche du marché noir, devenu incontrôlable. Les prix atteignent parfois des sommets, bien au-delà de ce que peut raisonnablement payer un supporter moyen.
Fait marquant, certains fans pointent du doigt non pas le public local, mais des intermédiaires issus de la communauté algérienne elle-même, installés à l’étranger. Une situation vécue comme une trahison, dans un contexte où la solidarité devrait primer. Beaucoup se disent prêts à payer un prix majoré, mais refusent catégoriquement des montants jugés abusifs.
Aujourd’hui, l’espoir se tourne vers la Fédération algérienne de football. Les supporters appellent son président, Walid Sadi, à intervenir rapidement, notamment en explorant la possibilité de récupérer des billets issus du quota soudanais. Pour eux, l’objectif est clair : remplir les tribunes de vert et transformer le stade en véritable forteresse populaire. Car au-delà du football, ce match est aussi une affaire de fierté nationale.


































