À l’approche de la CAN 2025, la parole de Rabah Madjer continue de résonner avec un écho particulier auprès des amateurs de football africain. L’ancien capitaine emblématique de l’équipe nationale d’Algérie, aujourd’hui consultant et observateur averti, a livré une analyse riche et nuancée dans un entretien accordé à Ouest France, mêlant souvenirs, regards sur le présent et projections sur l’avenir.
Installé au Qatar depuis quelque temps, Rabah Madjer n’a jamais rompu le lien qui l’unit à l’Algérie. Il évoque avec attachement ses retours réguliers au pays, décrivant un besoin presque instinctif de retrouver son environnement d’origine. Son quartier d’Hussein Dey, sa famille, ses amis de toujours, mais aussi les moments simples partagés autour d’un repas ou d’une promenade à Alger occupent une place centrale dans son quotidien. L’accueil chaleureux que lui réservent les Algériens, à l’aéroport comme dans les lieux publics, témoigne de l’empreinte durable qu’il a laissée dans l’histoire du football national.
Sur le plan sportif, Rabah Madjer observe l’évolution de l’équipe nationale avec une certaine distance. Il affirme clairement que les responsables actuels n’ont pas besoin de ses conseils, estimant que les personnes en place savent ce qu’elles font. Sans s’imposer, il reconnaît néanmoins que l’Algérie dispose d’un potentiel lui permettant d’envisager un sacre continental.
Son expérience de la CAN 1990, remportée à domicile, reste un point de référence majeur. Il rappelle la pression considérable ressentie à l’époque, notamment en tant que capitaine, conscient de la responsabilité qui pesait sur ses épaules. Cette victoire, acquise selon lui avec maîtrise, avait transformé l’atmosphère du pays, un souvenir qu’il compare à ce que pourrait vivre le Maroc lors de la CAN 2025. Il souligne à ce titre la particularité du football en Afrique et au Maghreb, où les attentes populaires sont immenses et parfois difficiles à satisfaire.
Concernant son avenir personnel, Rabah Madjer n’exclut pas un retour à l’entraînement. Après avoir décliné plusieurs sollicitations par le passé, il se dit aujourd’hui ouvert à un projet structuré, reposant sur la stabilité, des moyens adéquats et des objectifs clairs.
Enfin, ses propos sur l’évolution du football suscitent le débat. Comparant les décennies, il estime que le jeu est devenu plus accessible qu’à son époque, marquée par un marquage strict et une moindre protection arbitrale. Pour Rabah Madjer, le football change avec le temps, et il espère que ces transformations continueront à servir le jeu et ses acteurs.



































