Alors que l’équipe nationale algérienne prépare son grand retour sur la scène mondiale à l’occasion de la Coupe du monde 2026, un enjeu discret mais fondamental occupe déjà les coulisses de la Fédération algérienne de football (FAF) : le choix du camp de base officiel aux États-Unis. Une décision qui dépasse largement le cadre logistique et qui pourrait peser lourd dans le parcours des Verts, appelés à évoluer dans un groupe parmi les plus complexes du tournoi.
Placée dans un groupe relevé avec l’Argentine, la Jordanie et l’Autriche, l’Algérie devra relever un double défi : affronter des adversaires de styles différents tout en gérant des déplacements particulièrement éprouvants. Deux de ses trois matchs auront lieu à Kansas City, mais la rencontre face à la Jordanie se jouera à San Francisco, soit à plus de 2 400 kilomètres. Un aller-retour qui risque d’impacter fortement la récupération physique, la fraîcheur mentale et la stabilité du groupe.
Dans une compétition aussi exigeante que la Coupe du monde, la gestion du temps, de l’énergie et du confort devient presque aussi importante que la qualité technique des joueurs. Les grandes nations l’ont compris depuis longtemps : le succès passe autant par la préparation en amont que par les 90 minutes sur le terrain. Pour l’Algérie, qui reste marquée par les traumatismes des échecs de 2018 et surtout de 2022, ce Mondial représente bien plus qu’une simple participation. C’est une occasion de reconstruction sportive et symbolique.
Le choix du camp de base sera effectué avant la date limite du 9 janvier 2026, fixée par la FIFA. Plusieurs villes figurent parmi les options étudiées, notamment Kansas City, Oklahoma City et Saint-Louis. L’objectif est clair : réduire au maximum l’impact des déplacements et offrir aux joueurs un environnement stable, sécurisé et propice à la concentration.
Ce choix sera fait en concertation étroite avec le sélectionneur Vladimir Petkovic, réputé pour son sens de l’organisation et son exigence dans la gestion des détails. Depuis son arrivée à la tête des Verts, le technicien bosno-suisse a insisté sur la rigueur, la discipline et la planification à long terme. Le Mondial 2026 sera le premier grand test de sa méthode à l’échelle mondiale.
Au-delà de l’aspect sportif, le camp de base joue aussi un rôle capital sur le plan psychologique. Loin du pays, sous pression médiatique permanente, les joueurs auront besoin d’un environnement rassurant pour préserver l’unité du groupe. Le moindre dysfonctionnement logistique peut rapidement se transformer en source de tension, surtout dans un groupe où l’Algérie affrontera dès son premier match le champion du monde en titre, l’Argentine.
Ce rendez-vous inaugural face à Lionel Messi et ses coéquipiers, prévu le 16 juin à Kansas City, sera un véritable révélateur du niveau de préparation algérien. Une performance solide pourrait propulser les Verts dans une dynamique positive. À l’inverse, un départ raté compliquerait fortement la suite du parcours, avec un déplacement éprouvant vers San Francisco pour affronter la Jordanie six jours plus tard.
La gestion de cette transition géographique sera un moment-clé du tournoi. Elle nécessitera une organisation millimétrée : vols adaptés, récupération optimisée, séances d’entraînement calibrées, adaptation au décalage horaire et à la charge physique. À ce niveau, la moindre erreur peut coûter cher.
Le Mondial 2026 marque aussi l’entrée de l’Algérie dans une nouvelle ère. Douze ans après l’épopée du Brésil, où les Verts avaient atteint les huitièmes de finale au terme d’un parcours mémorable, une nouvelle génération tente d’écrire sa propre histoire. L’enjeu dépasse le cadre sportif : il touche à la fierté nationale, à la crédibilité internationale et à l’image du football algérien.
Le choix du camp de base est donc bien plus qu’un simple point organisationnel. Il symbolise la vision, l’anticipation et la capacité de la FAF à gérer un projet mondial sur la durée. Dans un tournoi aussi long et intense, chaque détail compte, chaque décision pèse, chaque erreur se paie.
Avant même d’affronter l’Argentine, l’Autriche ou la Jordanie, l’Algérie dispute déjà une rencontre capitale… contre le temps, les kilomètres et les exigences d’un Mondial hors normes. Et cette bataille-là, elle se jouera bien avant le premier coup de sifflet.


































