Algérie Foot– L’absence de Nabil Bentaleb dans la liste dévoilée jeudi par le sélectionneur de l’équipe nationale algérienne, Vladimir Petkovic, a surpris plus d’un observateur. Le milieu de terrain du LOSC Lille, longtemps considéré comme un cadre des Fennecs, ne figure pas parmi les joueurs retenus pour les matchs amicaux du mois de novembre contre le Zimbabwe et l’Arabie saoudite. Une décision que le joueur a accueillie avec calme, même si, entre les lignes, sa réaction laisse transparaître une certaine incompréhension face à la méthode du technicien suisse.
Lors de l’annonce de sa liste, Petkovic a justifié plusieurs absences notables — notamment celles de Youcef Belaïli, Yassine Benzia, Nabil Bentaleb, Saïd Benrahma et Badreddine Bouanani — en expliquant vouloir « donner leur chance à d’autres joueurs » en vue de la préparation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Cette stratégie, axée sur la rotation et la découverte de nouvelles options, semble s’inscrire dans la volonté du sélectionneur de bâtir un groupe élargi et compétitif avant le tournoi continental.
Cependant, la mise à l’écart de Bentaleb ne passe pas inaperçue.
Depuis son retour en sélection après ses ennuis cardiaques,
l’ancien joueur de Tottenham et de Schalke
04 avait retrouvé un rôle clé au milieu de terrain,
incarnant l’expérience et la sérénité au sein du groupe algérien.
Interrogé jeudi soir, après la défaite de Lille face à
l’Étoile Rouge de Belgrade (1-0) en Ligue
Europa, Bentaleb a réagi avec une grande maîtrise.
« C’est toujours important pour moi d’être appelé en sélection. Le
coach en a voulu autrement. Il y a des décisions sur lesquelles on
ne peut pas influer, il faut accepter », a-t-il confié en zone
mixte, affichant une attitude apaisée malgré une déception
évidente.
Mais un détail a attiré l’attention : interrogé pour savoir s’il avait échangé avec Petkovic avant l’annonce de la liste, le Lillois a simplement répondu : « Pas du tout. » Cette courte phrase en dit long sur le manque de communication entre le sélectionneur et certains cadres. Elle soulève une question souvent débattue dans les sélections nationales : un entraîneur doit-il prévenir personnellement les joueurs expérimentés avant de les écarter ?
Cette situation pourrait être un premier test pour Vladimir Petkovic, qui doit jongler entre sa volonté de renouveler le groupe et la nécessité de préserver la cohésion et le respect des anciens. L’ancien sélectionneur de la Suisse, réputé pour sa rigueur tactique, devra aussi prouver qu’il sait gérer les ego et les sensibilités d’un vestiaire composé de joueurs au vécu international important.
De son côté, Bentaleb, âgé de 30 ans, reste concentré sur ses performances avec Lille. Son expérience et sa maturité pourraient encore peser dans la balance à l’approche de la CAN 2025, surtout si Petkovic choisit de rappeler des cadres pour renforcer l’assise mentale et technique de l’équipe. Le joueur, sans polémique, a laissé la porte ouverte à un retour, confirmant qu’il reste attaché au maillot national.
La balle est désormais dans le camp du sélectionneur, qui devra composer entre continuité et renouveau. Mais une chose est sûre : Nabil Bentaleb n’a pas dit son dernier mot avec les Verts.


































