L’annonce est passée presque solennellement, mais ses implications sont profondes. En officialisant une réforme majeure du calendrier des compétitions africaines, Patrice Motsepe, le président de la CAF, a ouvert une nouvelle ère pour le football du continent. À compter de la Coupe d’Afrique des nations 2027, organisée conjointement en Ouganda, Kenya et Tanzanie, la CAN adoptera un rythme quadriennal. Un tournant historique pour une compétition longtemps critiquée pour sa fréquence, son positionnement dans le calendrier international et ses répercussions sur les clubs. Désormais, le tournoi phare africain s’alignera davantage sur les standards mondiaux, avec des éditions programmées en 2028, 2032, 2036 et au-delà, offrant une meilleure lisibilité sportive et commerciale.
Ce changement structurel n’est pas anodin. Il traduit une volonté claire de repositionner la CAN comme un événement rare, prestigieux et pleinement préparé. En espaçant les éditions, la Confédération africaine de football espère améliorer la qualité globale de la compétition, tant sur le plan organisationnel que sportif. Les sélections disposeront de cycles plus longs pour bâtir des projets cohérents, tandis que les joueurs, souvent sollicités à l’extrême, bénéficieront d’un calendrier plus équilibré. Pour les diffuseurs, les sponsors et les partenaires institutionnels, cette réforme offre une stabilité nouvelle, propice à des investissements durables. Elle marque aussi une réponse aux critiques récurrentes venues d’Europe, où la CAN était parfois perçue comme un facteur de perturbation pour les championnats nationaux, en plein cœur de saison.
Mais la réforme ne s’arrête pas là. À partir de 2028, le football africain verra naître une Ligue des Nations africaine, directement inspirée du modèle européen. Cette nouvelle compétition vise à dynamiser les rencontres internationales hors CAN et qualifications, en offrant des matchs compétitifs réguliers, à enjeu, entre nations de niveau comparable. L’objectif est double : élever le niveau moyen des sélections et rendre plus attractives des fenêtres internationales souvent délaissées. Pour les supporters, cela promet davantage d’affiches équilibrées et de scénarios tendus. Pour la CAF, c’est un outil stratégique, pensé pour renforcer la compétitivité du football africain sur la scène mondiale. En combinant CAN quadriennale et Nations League, l’Afrique pose les bases d’un écosystème plus moderne, plus structuré, et surtout plus lisible. Reste désormais à transformer cette ambition institutionnelle en réussite sportive durable.



































