Dans le football, et particulièrement lorsqu’il s’agit de la sélection nationale, le jugement est souvent immédiat, tranchant et rarement nuancé. Un mauvais match peut suffire à coller une étiquette durable à un joueur, parfois injuste, que même plusieurs bonnes prestations peinent ensuite à décoller. Ramiz Zerrouki en est aujourd’hui l’un des exemples les plus parlants au sein de l’équipe nationale algérienne. Hafid Derradji s’est moqué de Zerrouki, en affirmant : “le brassard de capitaine ne te va pas”.
Depuis plusieurs mois, le milieu de terrain est régulièrement la cible de critiques d’une partie du public et des observateurs, qui lui reprochent des prestations jugées fades, un manque d’impact ou encore une influence insuffisante dans le jeu. Une opinion qui, pour certains, semble figée, comme si chaque apparition de Zerrouki devait obligatoirement confirmer ce postulat négatif. Or, le football n’est ni figé ni linéaire, et la performance livrée face à la Guinée équatoriale vient rappeler à quel point il est dangereux de s’enfermer dans des jugements définitifs.
Titularisé et même capitaine pour la première fois sous Vladimir Petkovic, Ramiz Zerrouki a livré un match plus que convaincant. Loin d’un rôle effacé, il a assumé ses responsabilités au cœur du jeu, cherchant constamment à orienter le jeu vers l’avant. Sa volonté de casser les lignes par la passe, de jouer entre les lignes et de se projeter quand l’espace s’ouvrait a été visible tout au long de la rencontre.
Son apport offensif est d’ailleurs illustré de manière flagrante sur l’action du troisième but algérien, où son intelligence de placement et sa participation dans la construction permettent à l’attaque de se déployer efficacement. Cette projection mesurée, souvent sous-estimée dans son registre, a offert une solution supplémentaire dans les phases offensives, tout en maintenant l’équilibre collectif.
Défensivement, Zerrouki a également répondu présent. Il a assuré une couverture précieuse, notamment pour soulager les latéraux souvent portés vers l’avant dans le dispositif offensif mis en place par Petkovic. Sa lecture du jeu lui a permis d’anticiper plusieurs situations dangereuses, de couper des lignes de passe et de récupérer des ballons importants dans l’entrejeu. Un travail de l’ombre, rarement spectaculaire, mais essentiel au bon fonctionnement de l’équipe.
Il serait évidemment excessif de comparer Zerrouki à un Sergio Busquets ou de lui attribuer un statut qu’il n’a pas encore pleinement conquis. Mais il serait tout aussi injuste de nier la solidité et la maturité de la prestation qu’il a livrée. Son entente avec Himad Abdelli et Ibrahim Maza a été intéressante, fluide par moments, et laisse entrevoir un milieu de terrain capable de monter en puissance au fil de la compétition.
Ce match rappelle surtout une vérité fondamentale : un joueur ne se résume pas à une mauvaise soirée ou à une période moins aboutie. Le football de sélection, avec ses exigences spécifiques et ses contextes changeants, demande patience, confiance et continuité. Zerrouki, sans être étincelant, a livré une prestation sérieuse, appliquée et utile au collectif.
Reconnaître ce type de performance ne signifie pas fermer les yeux sur ses axes de progression. Cela signifie simplement accepter que les joueurs évoluent, apprennent et puissent répondre présent lorsqu’on leur accorde de la confiance. Et à ce titre, le match de Ramiz Zerrouki face à la Guinée équatoriale mérite d’être salué pour ce qu’il a été : une prestation solide, intelligente et encourageante pour la suite de la CAN 2025.
“C’est un grand honneur d’etre capitaine de son pays.”, a affirmé Zerrouki, en zone mixte à la fin du match. “On va jouer match après match et aller étape par étape, au cours de cette CAN”, a-t-il ajouté.
































