La phrase lâchée presque malgré lui par Hakim Medane à l’issue de l’élimination en Coupe d’Algérie résonne comme un véritable cri d’alarme : « Ça ne peut plus continuer comme ça ». Une déclaration non officielle, murmurée dans les couloirs du stade, mais lourde de sens pour un club mythique qui traverse une période de turbulence inquiétante.
Depuis le début de la saison, la JS Kabylie avance sans réelle stabilité. Malgré une confiance renouvelée accordée au staff technique et aux joueurs, les résultats ne suivent pas. Les ambitions affichées en début d’exercice – jouer les premiers rôles, honorer le blason sur la scène continentale et nationale – se sont progressivement heurtées à une réalité bien plus cruelle : manque de constance, fragilité mentale et incapacité à réagir dans les moments clés.
L’élimination en Coupe d’Algérie apparaît ainsi comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Plus qu’une simple sortie prématurée, elle symbolise l’échec d’un projet sportif qui peine à trouver son équilibre. Pour un dirigeant comme Medane, ancien joueur emblématique du club, cet échec touche au cœur même de l’identité de la JSK.
Le malaise est d’autant plus profond que les moyens ont été mis à disposition. Le club n’a pas manqué de soutien logistique, ni d’efforts financiers dans un contexte pourtant délicat pour le football algérien. Mais sur le terrain, la réponse n’a jamais été à la hauteur des attentes. La JSK donne l’impression d’une équipe sans âme, incapable d’imposer sa loi, même face à des adversaires supposés inférieurs.
Face à cette situation, la direction semble désormais convaincue que des décisions fortes sont inévitables. Changements au niveau du staff, réajustements dans l’effectif, voire remise en question globale de la politique sportive : toutes les options sont sur la table. Le silence officiel de Medane après le match ne doit pas tromper. Son attitude, son regard et ses mots répétés traduisent une réflexion profonde et une volonté de rupture.
Les supporters, eux, oscillent entre colère, lassitude et inquiétude. Habitués à une JS Kabylie conquérante, ils peinent à reconnaître leur équipe. Ils attendent des actes, pas seulement des discours, conscients que le club se trouve à un tournant décisif de son histoire récente.
Une chose est certaine : cette élimination marque un avant et un après. Le message est clair, tant en interne qu’à l’extérieur : la situation actuelle n’est plus tolérable. Reste maintenant à savoir si ce cri du cœur de Hakim Medane sera suivi de décisions à la hauteur des enjeux, afin d’éviter que la JS Kabylie ne s’enfonce davantage dans une spirale négative.


































