Algérie Foot– Les coulisses de la fracture entre Hakim Ziyech et l’ancien sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodzic, continuent de faire parler. Cette fois, c’est l’ancien capitaine des Lions de l’Atlas, Romain Saïss, qui revient sur cette affaire marquante dans une interview accordée au média Le Club des 5. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le défenseur central a tout tenté pour éviter l’implosion.
À l’époque des faits, Ziyech vient tout juste de remporter la Ligue des champions avec Chelsea. Il est auréolé de gloire, mais sa venue au rassemblement de l’équipe nationale en juin 2021 va tourner au vinaigre. Selon les révélations de Saïss, tout commence par un malentendu interprété comme un manque de respect : l’ailier arrive au camp et se dirige directement vers les soins, sans passer saluer le sélectionneur. Un détail qui n’en est pas un pour Halilhodzic, connu pour son exigence et son intransigeance. Le technicien bosnien envoie ses adjoints pour convoquer Ziyech, mais ce dernier préfère terminer son massage avant de se présenter. Une réponse qui déclenche l’ire du coach.
« Le coach l’appelle, mais Hakim dit qu’il viendra après ses soins. Et comme ce n’est pas Vahid en personne, mais ses adjoints qui viennent à lui, ça coince », raconte Saïss. Résultat : Vahid le renvoie sur-le-champ. Ziyech quitte alors le stage prématurément, malgré les tentatives de son capitaine pour le raisonner. « Il m’appelle pour me dire qu’il part, alors qu’il vient à peine d’arriver », confie-t-il, visiblement encore marqué par cet épisode.
Dans la foulée, une réunion d’urgence est organisée entre Ziyech, Vahid et le président de la Fédération marocaine. Saïss, qui parle couramment français, joue le rôle d’interprète – mais aussi de médiateur. « J’ai fait le choix de ne pas tout traduire mot à mot. Je sélectionnais les bons mots pour calmer les tensions », explique-t-il avec franchise. Un geste de diplomatie qui, sur le moment, semble porter ses fruits. Halilhodzic évoque même l’idée de repartir à zéro avec Ziyech.
Mais ce sursis ne dure pas. Au rassemblement suivant, prévu en septembre 2021, le nom de Ziyech est absent de la liste. Pire encore, le sélectionneur le tacle publiquement lors d’une conférence de presse. « Il l’a démonté », se rappelle Saïss, amer. La rupture est alors consommée, et Hakim Ziyech ne fera plus partie des plans du Bosnien jusqu’au départ de ce dernier en août 2022, trois mois avant la Coupe du monde.
Ce témoignage de Saïss révèle un pan méconnu de l’histoire tumultueuse entre l’un des plus grands talents marocains et un sélectionneur réputé pour son autorité. Et surtout, il met en lumière le rôle ingrat que doivent parfois endosser les leaders de vestiaire, pris entre deux feux.
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