Algérie Foot– Deux ans après l’épopée historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du Monde 2022, Walid Regragui, le sélectionneur marocain, a levé le voile sur un moment clé de ce parcours exceptionnel. Il s’agit de la victoire en huitièmes de finale face à l’Espagne (0-0, 3-0 tab), un match qui restera à jamais gravé dans les annales du football marocain. Dans une interview accordée à France Football, Regragui a révélé des détails inédits sur l’approche psychologique qu’il a utilisée pour galvaniser ses joueurs, les préparant à affronter l’un des géants du football mondial.
Le 6 décembre 2022 est une date qui résonne encore comme un exploit retentissant. Les Lions de l’Atlas, considérés comme outsiders, ont éliminé l’Espagne, ancienne championne du monde, dans une rencontre haletante, conclue par une séance de tirs au but parfaitement exécutée. Une victoire qui a bouleversé tous les pronostics et qui a reposé sur une préparation mentale finement orchestrée par Regragui.
Une rumeur transformée en moteur
Pour préparer ses joueurs à ce choc, Regragui a su tirer parti d’une rumeur qui circulait dans les coulisses du tournoi. Selon cette rumeur, l’Espagne aurait délibérément cherché à éviter le Brésil en terminant à la deuxième place de son groupe, estimant que le Maroc serait un adversaire plus abordable en huitièmes de finale. Regragui, en homme stratégique, a joué sur cette supposée arrogance de l’adversaire pour attiser la colère et la détermination de ses joueurs : « Ils nous ont pris pour des charlots », a-t-il lancé devant son équipe, soulignant l’injustice de la situation.
Ce sentiment d’être sous-estimés a galvanisé les Lions de l’Atlas, les poussant à jouer ce match avec une rage et une détermination hors du commun. À travers cette manipulation émotionnelle, Regragui a su transformer un simple affront en un véritable moteur collectif.
La lutte contre le “sheitan intérieur”
Mais Regragui n’a pas seulement fait appel à la colère. Avant le match, il a également introduit un concept qui allait marquer les esprits : celui du “sheitan intérieur”, un terme arabe signifiant le diable. Dans son discours, le sélectionneur a averti ses joueurs de l’arrivée de cette petite voix intérieure qui surgit lors des moments de fatigue et qui pousse à la relâchement : « Je leur ai parlé du sheitan, ce petit diable intérieur qui va surgir avec la fatigue et qui va leur dire : à quoi bon faire les 3 mètres pour fermer l’espace ? », a expliqué Regragui. Il a encouragé ses joueurs à résister à cette tentation et à se rappeler qu’à chaque effort supplémentaire, ils écriraient leur place dans l’histoire.
Ce discours profondément motivant a eu un effet boule de neige. Les joueurs marocains ont trouvé la force de repousser leurs limites, de se battre sur chaque ballon, et de se donner corps et âme dans cette rencontre décisive. La victoire face à l’Espagne ne fut donc pas seulement le fruit d’une préparation tactique, mais aussi d’une préparation mentale hors du commun.
Une épopée historique
Cette victoire contre l’Espagne n’était que la première étape d’un parcours légendaire. En quarts de finale, le Maroc a créé un autre exploit en éliminant le Portugal de Cristiano Ronaldo, devenant ainsi la première nation africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde. Bien que les Lions de l’Atlas aient été éliminés par la France, ils ont quitté la compétition la tête haute, inscrivant leur nom dans l’histoire du football mondial.
Walid Regragui et ses joueurs ont non seulement surpassé les attentes, mais ont également redéfini les ambitions du football africain sur la scène internationale. Cette épopée restera un modèle de résilience, de détermination et de stratégie, prouvant que le football est bien plus qu’un simple jeu.
Lire également :
Honorée par Tebboune, Kaylia Nemour raconte son meilleur souvenir avec les Emirats