Algérie Foot– Rulani Mokwena, tout juste limogé du Wydad Casablanca, a décidé de briser le silence. Dans une série de révélations choc faites à Marawa Sports Worldwide, le technicien sud-africain a vidé son sac sur les coulisses chaotiques de son passage à la tête du WAC. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ancien entraîneur des Mamelodi Sundowns a connu un véritable calvaire.
Nommé à la tête du Wydad en août 2024, Mokwena n’aura tenu que dix mois, avant de partir en mai dernier dans un climat tendu. En cause ? Un désalignement profond avec les dirigeants, des problèmes de trésorerie, et l’ingratitude de certains responsables, malgré les sacrifices consentis par le coach.
« J’ai dû payer certains joueurs et membres du staff de ma poche. J’ai même acheté du matériel d’entraînement avec mon propre argent », déplore Mokwena.
8 mois sans salaire
Dans une autre interview accordée à Mazola Molefe, Mokwena a confirmé avoir travaillé huit mois sans percevoir le moindre salaire, tout en faisant preuve de professionnalisme et d’investissement personnel. Une situation qu’il qualifie lui-même d’”injuste”, surtout au regard de ce qu’il estime avoir apporté au club : des recrutements stratégiques, un travail quotidien rigoureux, et une vision sportive ambitieuse.
« Je me souviens avoir dit au président : je ne peux pas continuer à investir autant, à me battre pour faire venir des joueurs quasiment gratuitement, tout ça pour qu’on remette ma loyauté en question », a-t-il lâché, amer.
Des tensions internes et un manque de soutien
Le coach pointe également du doigt la volonté latente de certains dirigeants de voir un entraîneur local à la tête du club, ainsi que des barrières culturelles et linguistiques qui ont ralenti sa mission. Il affirme avoir ressenti un manque de solidarité, aussi bien de la part du staff dirigeant que de certains joueurs, qu’il accuse de ne pas avoir suffisamment défendu les couleurs du club, contrairement à leurs rivaux du Raja Casablanca.
« J’ai demandé aux joueurs comment le Raja avait réussi le doublé dans les mêmes conditions. La réponse, c’est qu’eux se sont battus. Ce sentiment d’engagement total m’a parfois semblé absent chez les miens. »
“Tout ce qu’il veut, c’est aller avec Guardiola”
La tension était telle que certaines rumeurs l’accusaient même de vouloir quitter le Wydad uniquement pour rejoindre Pep Guardiola lors de la Coupe du Monde des Clubs 2025. Une accusation qu’il juge ridicule :
« Je n’aurais jamais enduré tout ça juste pour partir ensuite. C’est absurde. J’étais là pour travailler, pas pour fuir », tranche-t-il.
Un départ amer mais lucide
Finalement, Mokwena affirme avoir proposé lui-même de partir, constatant l’impasse et les tensions irréconciliables. L’histoire entre le WAC et l’entraîneur sud-africain se termine dans une incompréhension mutuelle et un gâchis sportif, dans un club où les problèmes structurels semblent toujours aussi profonds, malgré les ambitions affichées.
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