À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, le discours de Riyad Mahrez tranche avec les déclarations souvent empreintes d’optimisme excessif. Le capitaine des Fennecs adopte un ton lucide, presque sévère, à l’image d’un leader conscient des responsabilités qui pèsent sur une sélection algérienne en quête de rédemption.
Championne d’Afrique en 2019, l’Algérie semblait alors installée durablement au sommet du football continental. Pourtant, les éditions suivantes ont mis en lumière une réalité bien plus fragile. Deux éliminations dès le premier tour en 2021 et 2023 ont profondément marqué les supporters et fragilisé la crédibilité des Fennecs. Mahrez ne cherche pas à masquer cet échec collectif. Au contraire, il l’assume pleinement : « Nous n’avons pas le luxe de l’échec ».
Cette phrase résume parfaitement l’état d’esprit qui doit désormais animer l’équipe nationale. Pour Mahrez, être désigné comme favori ne garantit rien. Le football africain est imprévisible, intense, et souvent cruel pour ceux qui se reposent sur leur passé. L’Algérie devra donc reconstruire sa confiance sur le terrain, match après match, sans se réfugier derrière son statut ou son palmarès.
Le groupe E, composé de la Guinée équatoriale, du Burkina Faso et du Soudan, ne laisse aucune place à l’erreur. Chacune de ces équipes possède des atouts capables de surprendre une sélection mal préparée. L’expérience de Mahrez sera alors essentielle, non seulement par son talent technique, mais surtout par son rôle de guide pour une nouvelle génération de joueurs.
En reconnaissant ouvertement que le Maroc est le principal favori, Mahrez fait preuve d’un rare fair-play. Il souligne implicitement l’importance du contexte : jouer une CAN à domicile constitue un avantage considérable. Mais cette reconnaissance n’est pas un aveu de faiblesse. Elle reflète plutôt une volonté de se concentrer sur soi-même, sur le travail à accomplir, loin des débats médiatiques.
La CAN 2025 représente ainsi un tournant décisif pour l’Algérie. Réussir, ce ne sera pas seulement soulever un trophée, mais restaurer une identité, une rigueur et une ambition collective. Et dans ce chantier exigeant, Mahrez apparaît plus que jamais comme la voix de la raison et de l’exigence.



































