Loin du tumulte des conférences
de presse et des interviews à chaud, Ziyech a laissé parler son
entourage. Pas de grandes déclarations, pas de menaces. Juste une
vérité simple : il n’a jamais dit stop. Mieux encore, il n’a jamais
posé de conditions au sélectionneur Walid Regragui. S’il est
appelé, il viendra. Avec humilité, avec envie.
Son absence prolongée n’est
pourtant pas qu’une question sportive. Tout le monde le sait.
Depuis sa critique publique de la normalisation des relations
diplomatiques entre le Maroc et Israël, Ziyech a disparu des
listes. Officiellement, rien n’a été confirmé. Officieusement, tout
le monde murmure la même chose : ses prises de position ont
dérangé.
Dans un monde du football où
les stars se contentent souvent de slogans vagues ou de silences
confortables, Ziyech a osé parler. Pas pour provoquer. Pour
exprimer ce qu’il pense. Et cela a suffi à lui coûter sa place. Car
dans certains contextes, avoir une opinion peut être plus risqué
qu’un carton rouge.
Mais l’histoire n’est
peut-être pas encore terminée. La CAN approche, le Maroc a besoin
de ses meilleurs éléments, et Ziyech reste, malgré les critiques,
l’un des plus brillants talents de sa génération. À 32 ans, il a
encore de la magie dans les pieds. Il peut transformer un match sur
une passe, une frappe, une inspiration. Ce genre de joueurs ne
court pas les rues. Et encore moins dans les moments décisifs.
Reste à savoir si le sélectionneur aura les
coudées franches, ou si les choix continueront d’être influencés
par d’autres considérations que le football. En attendant, Hakim
Ziyech, lui, est prêt. Il ne demande rien, n’impose rien. Il espère
juste une chose : défendre à nouveau les couleurs du Maroc. Et
prouver, sur le terrain, qu’on ne met pas au placard un joueur de
cette trempe pour des raisons qui dépassent le sport.