Baghdad Bounedjah a vécu des heures contrastées depuis le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Auteur d’une prestation correcte mais frustrante face au Soudan (3-0), l’attaquant algérien avait surtout marqué les esprits par sa sortie tendue au coup de sifflet final, laissant transparaître une colère mêlée de déception. Un épisode rapidement amplifié par les réseaux sociaux et les débats médiatiques, au point de faire craindre une polémique inutile dès les premiers jours de la compétition.
Mais à peine vingt-quatre heures plus tard, le visage de Baghdad Bounedjah était déjà différent. Jeudi, lors de la séance de récupération des Verts, le buteur historique de la sélection est apparu plus serein, souriant, détendu, comme soucieux d’effacer rapidement cet instant de tension. Les images diffusées par la Fédération algérienne de football ont montré un joueur pleinement intégré au groupe, multipliant les échanges complices avec ses coéquipiers et affichant une attitude irréprochable.
Plus révélateur encore, le dialogue prolongé observé entre Bounedjah et le sélectionneur Vladimir Petkovic. Un échange calme, presque pédagogique, loin de toute notion de conflit. Le message semble clair : l’épisode est clos, l’intérêt collectif prime, et l’attaquant reste un élément essentiel du projet. La FAF, consciente du risque d’emballement, a d’ailleurs recentré sa communication autour du numéro 9, mettant en avant son expérience, son professionnalisme et son importance dans le vestiaire.
Le moment le plus symbolique de ce retour à l’apaisement est sans doute intervenu vendredi, devant l’hôtel Marriott de Rabat, camp de base de la sélection. Plusieurs joueurs, accompagnés de Petkovic, sont allés à la rencontre des supporters dans une scène rare pour les Verts. Baghdad Bounedjah s’est retrouvé au cœur de ce bain de foule, salué, encouragé, porté par une ferveur populaire intacte. Une séquence forte, à la fois spontanée et parfaitement maîtrisée, qui a permis au joueur de mesurer, une fois encore, l’attachement profond du public algérien à son égard.
Ce moment de communion a agi comme un véritable exutoire. Réconforté par les chants, les sourires et les messages de soutien, Bounedjah a retrouvé une énergie émotionnelle précieuse à l’approche du choc face au Burkina Faso. Dans une compétition aussi exigeante que la CAN, l’équilibre mental est souvent aussi déterminant que la condition physique.


































