Depuis plusieurs mois, l’équipe nationale d’Algérie cherche désespérément de la stabilité au poste de gardien de but, une position devenue l’un des points les plus sensibles du dispositif de Vladimir Petkovic. La situation s’est compliquée depuis qu’Anthony Mandréa, un temps titulaire, a glissé hors des plans du sélectionneur. Dans ce contexte, Alexis Guendouz semblait tenir la corde pour devenir le nouveau numéro un, du moins jusqu’à l’arrivée remarquée de Luca Zidane en octobre dernier. Pourtant, la prestation du portier de 29 ans face à l’Arabie saoudite mardi soir n’a fait qu’accentuer les doutes. S’il a signé un arrêt décisif à la 84e minute sur une tentative d’Al-Dawsari, son manque d’assurance au pied reste un handicap notable dans le football moderne, où la relance et la première touche de balle ont une importance capitale dans la construction du jeu.
Ce défaut a été particulièrement visible lors d’une action où Zineddine Belaïd, auteur d’un tacle maîtrisé, lui a renvoyé un ballon qu’il pouvait contrôler tranquillement avant de relancer proprement. Guendouz a pourtant choisi le dégagement immédiat, expédiant un ballon dévissé directement en touche. Ce genre de détails, répétitif avec lui, peut devenir problématique face à des adversaires de haut niveau capables de sanctionner la moindre imprécision. Et c’est là que la comparaison avec Luca Zidane devient inévitable. Le gardien formé au Real Madrid, aujourd’hui à Granada, dispose d’une qualité de relance nettement supérieure, un atout qui pourrait séduire Petkovic, lui qui insiste depuis des mois sur l’importance de repartir proprement de derrière et d’éviter les ballons perdus sous pression. Cependant, ce choix n’est pas sans contrepartie. Luca Zidane, avec ses 1m83, offre moins de présence aérienne que Guendouz, plus imposant physiquement. Dans une équipe qui souffre parfois sur coups de pied arrêtés, cet élément pourrait peser lourd dans la décision finale.
Pendant que Chergui et Belaïd rassurent un peu plus à chaque sortie par leur sérénité et leur sens du duel, le flou persiste derrière eux, précisément là où la sélection aurait le plus besoin d’un repère solide. L’arrivée de Guido Nanni, nouveau coach des gardiens au sein du staff de Petkovic, pourrait jouer un rôle déterminant. L’Italien, réputé pour son exigence technique et sa rigueur dans la préparation mentale, aura quelques semaines pour trancher entre les qualités contradictoires de ses deux principaux candidats : la relance pour Zidane, la stature et certains réflexes pour Guendouz. Avec une CAN 2025 qui débutera le 21 décembre et une Coupe du monde en ligne de mire à l’été 2026, l’Algérie ne peut plus se permettre d’hésitations prolongées.
Le choix final de Petkovic sera nécessairement complexe, peut-être même décisif pour la suite du parcours des Verts. Entre risques calculés et recherche d’équilibre, le sélectionneur devra opter pour le gardien qui offre le meilleur compromis, celui capable d’inspirer confiance à toute la ligne défensive et de s’élever au niveau des grandes compétitions. Pour l’instant, les gants restent entre les mains de deux candidats au profil opposé, et aucun d’eux ne parvient clairement à s’imposer. La question du numéro un, loin d’être tranchée, demeure l’un des casse-têtes les plus épineux du football algérien actuel.
