Lundi, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a pris tout le monde de court en annonçant le limogeage de Marc Brys du poste de sélectionneur des Lions Indomptables, à seulement vingt jours du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc. Une décision qui a provoqué une onde de choc dans le monde du football africain, tant par son timing que par ses motivations apparentes.
Le départ de Brys intervient quelques jours après la réélection de Samuel Eto’o à la présidence de la Fecafoot pour un nouveau mandat de quatre ans. Selon plusieurs sources, le président camerounais n’a jamais digéré la nomination de Marc Brys contre son avis par le ministère des Sports, qui détient les cordons de la bourse de la Fecafoot. L’élimination de l’équipe nationale en barrages de la Coupe du monde 2026 a fourni le prétexte idéal pour justifier le limogeage, parmi onze autres motifs invoqués par la fédération.
Marc Brys, 63 ans, n’a pas tardé à réagir dans les médias belges, exprimant son incompréhension et son désaccord avec la décision, tout en n’épargnant pas Eto’o. « Récemment, le mandat du grand président Samuel Eto’o a été prolongé de quatre ans. Il n’y avait d’ailleurs aucun autre candidat », a-t-il ironisé. « À mon avis, il a puisé dans cette situation la force nécessaire pour faire un coup d’éclat illégal et ridicule. »
Le technicien belge a également dénoncé la manière dont les postes clés de l’encadrement technique ont été supprimés et redistribués par Eto’o. « Licencier tout le monde sans raison valable me semble parfaitement illégal. On ne peut pas agir ainsi sans motif légitime », a-t-il affirmé. Selon Brys, ces nominations hâtives mettent l’équipe nationale dans une position délicate à quelques semaines d’un tournoi majeur : « Juste avant un tournoi important pour notre équipe nationale, il nomme des gens qui ne sont pas préparés. Ils sont jetés en pâture aux loups. Cela ne se produit nulle part ailleurs dans le monde. »
Dans une seconde interview accordée à la VTM, Brys a nuancé son discours, laissant entendre qu’il avait finalement acté son départ. « L’objectif de Samuel Eto’o a toujours été de me chasser. Dès la première minute, il m’a insulté et j’ai réagi. J’en ai eu assez, il y a trop de négativisme pour faire du bon travail », a-t-il déclaré.
C’est donc David Pagou, local et déjà imposé au sein du staff par Eto’o, qui devrait diriger les Lions Indomptables lors de cette CAN. Pour Marc Brys, cette expérience au Cameroun restera marquée par la confrontation avec l’un des personnages les plus emblématiques du football africain, et par un limogeage survenu dans des conditions jugées, selon lui, « illégales et ridicules ».
Entre polémique et préparation du tournoi, le Cameroun aborde cette CAN dans un climat tendu, laissant planer des questions sur l’impact de ces choix sur la performance de l’équipe et la stabilité de son encadrement technique.



































