Algérie Foot– Ryad Boudebouz, le milieu offensif au talent reconnu, a récemment choisi de relever un nouveau défi en rejoignant la JS Kabylie (JSK). Dans une interview exclusive accordée à Nabil Djellit pour l’Équipe, il revient sur les coulisses de son arrivée en Algérie, son parcours, et ses aspirations pour le football local. Retour sur un entretien riche en confidences.
Le choix de la JS Kabylie : un projet sérieux
Ryad Boudebouz a intégré la JSK en toute fin de mercato, après avoir résilié son contrat avec Al-Ahli FC en Arabie Saoudite. Bien que d’autres clubs algériens aient manifesté leur intérêt, notamment le MC Alger (MCA), c’est le projet kabyle qui a finalement emporté sa décision.
« J’avais été contacté par le MCA. Le président était intéressé, mais pas le coach, Patrice Beaumelle. Ensuite, Hakim Meddane (directeur général de la JSK) m’a appelé et j’ai immédiatement senti le sérieux du projet. Je connaissais Abdelhak Benchikha, le coach, qui m’avait dirigé en sélection nationale. C’est ainsi que j’ai décidé de venir », explique-t-il.
Un retour aux sources réfléchi
Pour Boudebouz, évoluer dans le championnat algérien n’était pas un choix improvisé. Avec son expérience en Ligue 1 française, en Liga espagnole et en Saudi Pro League, il savait que son retour pouvait avoir un impact positif sur le football local.
« J’ai toujours gardé l’Algérie dans un coin de ma tête. J’avais envie d’aider à promouvoir cette Ligue. Le retour de joueurs comme Andy Delort ou Islam Slimani est bénéfique, mais il ne faut pas sous-estimer les talents locaux. Certains joueurs, méconnus en France ou en Europe, sont techniquement très forts. »
Un championnat physique et en pleine évolution
Ryad Boudebouz a été agréablement surpris par le niveau du championnat algérien, qu’il juge exigeant physiquement. « Franchement, je ne pensais pas que c’était un championnat aussi dur. Il y a beaucoup de duels et un vrai rapport de force dans les matchs. Mais cela ne veut pas dire qu’il manque de technique. Les joueurs locaux sont souvent très habiles avec le ballon. »
Il souligne également les efforts entrepris pour moderniser le championnat, notamment avec l’introduction de la VAR et la mise en place de stades modernes. « Notre stade de 55 000 places est magnifique. Ces infrastructures permettent d’élever le niveau et de professionnaliser la Ligue. »
Le poids de l’histoire à la JS Kabylie
Avec ses 14 titres de champion d’Algérie et 7 coupes africaines, la JSK est l’un des clubs les plus titrés du continent. Boudebouz ressent pleinement l’engouement des supporters, qui n’hésitent pas à accompagner l’équipe dans ses déplacements, parfois lointains.
« Lors de notre déplacement à Chlef, il y avait 3 000 supporters venus nous encourager, et ils faisaient plus de bruit que ceux de l’équipe locale ! Cette ferveur est incroyable. Les fans veulent voir la JSK revenir au sommet, et tout est mis en œuvre au club pour nous permettre de réussir. »
Les binationaux et le choix du cœur
Ryad Boudebouz, qui a opté pour l’Algérie dès 2010 alors qu’il évoluait en équipe de France Espoirs, est un fervent défenseur du « choix du cœur ». Selon lui, ce genre de décision doit être motivée par la passion et non par des pressions extérieures.
« Si tu ne le fais pas avec le cœur, ça ne sert à rien. Je respecte chaque choix, mais pour ma part, j’avais décidé de jouer pour l’Algérie après une réflexion sincère. Aujourd’hui, les réseaux sociaux mettent une pression énorme sur les binationaux. Il est crucial d’être entouré d’une famille protectrice pour faire face à cela. »
Il a un message pour les jeunes talents comme Rayan Cherki et Maghnes Akliouche, qui suscitent l’intérêt des deux sélections : « Faites le choix du cœur et ne laissez personne influencer ce que vous ressentez profondément. »
Un regard optimiste sur l’avenir des Fennecs
En tant que fervent supporter de l’équipe nationale, Boudebouz suit de près ses performances et les changements apportés par le nouveau sélectionneur, Vladimir Petkovic.
« Nous avons des joueurs de qualité, mais c’est dans les grandes compétitions qu’il faut prouver notre valeur. Je pense que l’Algérie reste l’une des meilleures équipes d’Afrique. Petkovic a une mission importante, mais les bases sont solides. »
Une nouvelle aventure ambitieuse
À 34 ans, Ryad Boudebouz semble avoir trouvé une nouvelle dynamique à la JS Kabylie. Son expérience internationale, combinée à son engagement sincère pour le football algérien, pourrait inspirer une nouvelle génération de joueurs locaux. En choisissant la JSK, il ne s’est pas seulement offert un nouveau défi sportif, mais a également renforcé son lien avec son pays d’origine. Pour Boudebouz, l’histoire est loin d’être terminée, et les fans de la JSK espèrent que son talent et son expérience les guideront vers de nouveaux succès.
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