La victoire 2-0 décrochée par l’équipe d’Algérie mardi à Djeddah face à l’Arabie saoudite a offert une bouffée d’air frais aux supporters algériens. Entre contentement et soulagement, les réactions ont afflué tant la sélection a montré un visage cohérent, généreux dans l’effort, et portée par plusieurs jeunes auxquels Vladimir Petkovic a accordé sa confiance.
Cette dynamique de l’équipe d’Algérie s’inscrit dans la continuité du match contre le Zimbabwe, où les Verts avaient déjà dévoilé davantage d’audace et d’intentions offensives. Pourtant, le stage avait débuté sous de sombres auspices : une véritable hécatombe de blessures. Chaïbi, Zidane, Bensebaïni, Tougaï, Boudaoui, Atal, Gouiri ou encore Amoura… tous forfaits. Une série noire que le sélectionneur avait anticipée en convoquant un groupe élargi de 27 joueurs. Un choix qui s’est finalement avéré crucial : la variété des profils a permis d’éviter les manques et de maintenir un équilibre collectif.
Mais si l’optimisme est aujourd’hui palpable, il ne suffit pas à dissiper les interrogations. À un mois de la CAN, un débat domine : Petkovic poursuivra-t-il cette « mini-révolution » observée lors du stage, ou s’agissait-il simplement d’une adaptation forcée par les absences ?
Difficile de trancher. Certaines révélations ont marqué des points, mais les retours à venir rebattront complètement les cartes. Chaïbi, par exemple, devra faire face à une concurrence renforcée, tandis que la présence de Tougaï reste quasi assurée. Malgré un manque de rythme évident, le défenseur a été maintenu dans la liste, signe que Petkovic accorde une valeur particulière à ses cadres. Le cas de Bensebaïni, lui, ne laisse aucune place au doute : son retour dans le onze est une certitude. Conséquence logique, Belaïd pourrait voir son statut évoluer à la baisse. Quant à Mandi, deuxième capitaine, il demeure un pilier, alors que Chergui se pose en option de plus en plus crédible pour prendre la relève à moyen terme.
La polyvalence joue d’ailleurs en faveur de Chergui, capable d’évoluer axial ou latéral. Une qualité qui a relégué Belghali sur le banc et qui pourrait pousser Petkovic à revoir l’avenir d’Atal en sélection A’. Sur le flanc, Hadjam et Dorval offrent également des solutions de rechange fiables.
Au milieu, l’absence de Boudaoui a permis à Zerrouki de soigner son image grâce à une prestation solide. Reste le dossier Titraoui, intéressant mais pas encore pleinement validé par le sélectionneur, si l’on se fie à ses propos.
Devant, les questions sont encore plus nombreuses. Amoura reviendra pour la CAN, ce qui changera les équilibres. Hadj Moussa, lui, a impressionné, notamment après sa réorientation sur le côté droit. Une évolution qui amène une réflexion : et si Mahrez évoluait davantage dans l’axe, juste derrière l’attaquant ? Il y a montré des qualités, mais ce repositionnement poserait un casse-tête : que faire d’Aouar, encore en difficulté dans un rôle qui ne lui correspond pas totalement ?
À l’heure où le staff hésite entre une défense à trois ou à quatre, une chose semble établie : la sélection sera construite autour de la polyvalence et de la capacité d’adaptation. Le maintien de Dorval malgré son faible temps de jeu en club confirme cette orientation.
Reste maintenant à savoir si Petkovic aura la fermeté nécessaire pour aller au bout de ses idées et imposer des choix audacieux dans une équipe où aucune place ne doit être considérée comme acquise.

































