Regragui, nommé dans l’urgence
en 2022 à la place de Vahid Halilhodžić, avait réussi un exploit
retentissant. Mais ce succès a eu pour effet d’augmenter
considérablement les attentes du public marocain. L’échec de la CAN
2024, avec une élimination dès les huitièmes de finale face à
l’Afrique du Sud, a laissé un goût amer. L’entraîneur avait promis
une demi-finale au minimum, une ambition assumée qui s’est
retournée contre lui.
Malgré les appels à la
démission, Regragui a choisi de rester en poste. Il a reconnu avoir
mal évalué les exigences d’une CAN, mais cette autocritique n’a pas
suffi à faire taire les critiques. Son style de jeu, jugé trop
prudent et rigide, est au cœur du débat. Bien que les résultats
soient là — 13 victoires sur les 14 derniers matchs, 12 clean
sheets, aucune défaite depuis janvier 2024 —, une frange du public
réclame plus de créativité et d’audace offensive.
La CAN 2025, organisée à
domicile, pourrait bien être l’ultime test pour Regragui. Entre
rigueur tactique et exigence de spectacle, le sélectionneur devra
faire un choix : rester fidèle à sa philosophie défensive ou
s’adapter pour séduire. Avec une génération prometteuse et des
succès dans les catégories jeunes, l’heure n’est plus seulement à
gagner, mais à convaincre.
En cas de triomphe, Regragui entrerait
définitivement dans la légende. Mais un nouvel échec, surtout sur
les terres marocaines, pourrait sonner la fin de son aventure à la
tête des Lions de l’Atlas.