Alors que la Coupe d’Afrique des Nations 2025 bat son plein au Maroc, une nouvelle bataille feutrée se profile déjà dans les coulisses du football africain. Selon plusieurs sources concordantes, la Confédération africaine de football (CAF) aurait proposé à l’Algérie l’organisation de la CAN 2028. Une opportunité majeure pour le pays, qui n’a plus accueilli la compétition depuis 1990. Mais face à cette perspective, le Maroc ne compte visiblement pas rester spectateur et envisagerait, lui aussi, de se porter candidat pour cette édition, au risque de raviver une rivalité bien connue sur le terrain… et désormais en dehors.
Pays hôte de la CAN 2025, le Maroc affiche une organisation globalement saluée, avec des infrastructures modernes, des stades rénovés et une capacité logistique qui impressionne. Fort de cette réussite, le Royaume verrait dans la CAN 2028 une répétition grandeur nature avant un rendez-vous encore plus prestigieux : la Coupe du monde 2030, qu’il coorganisera avec l’Espagne et le Portugal. Dans cette optique, accueillir une nouvelle CAN permettrait de tester une dernière fois les installations, les flux de supporters, les dispositifs sécuritaires et l’organisation globale d’un tournoi continental majeur.
Cette ambition marocaine pose toutefois question. Organiser deux CAN en l’espace de trois ans reste exceptionnel et va à l’encontre d’un certain principe d’équité géographique et de rotation, cher à la CAF. D’autant plus que l’édition 2028 sera la dernière avant le passage officiel à une CAN organisée tous les quatre ans, ce qui renforce encore son importance symbolique et stratégique.
De son côté, l’Algérie apparaît comme une candidate naturelle et crédible. La CAF aurait, selon plusieurs indiscrétions, encouragé Alger à se positionner officiellement. Le pays dispose aujourd’hui d’infrastructures sportives largement modernisées, avec de nouveaux stades répondant aux standards internationaux, notamment à Alger, Oran, Constantine ou encore Annaba. L’organisation réussie du CHAN 2023, malgré un contexte logistique exigeant, a également servi de vitrine et renforcé la crédibilité algérienne sur le plan organisationnel.
Il faut aussi rappeler que l’Algérie avait été candidate à l’organisation de la CAN 2025 avant de se retirer à la veille de l’attribution. Officiellement, les autorités avaient évoqué la nécessité de se concentrer sur la restructuration du football national. Officieusement, beaucoup y ont vu la volonté d’éviter une défaite annoncée face au Maroc. Cette fois, le contexte est différent. Une candidature algérienne pour 2028 serait portée par une CAF plus attentive à la rotation continentale, mais aussi par une opinion publique désireuse de voir le pays renouer avec les grands événements africains.
D’autres nations comme l’Afrique du Sud ou l’Égypte disposent également des capacités nécessaires, mais le calendrier serré et les priorités nationales pourraient jouer en leur défaveur. Le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie ayant déjà décroché la CAN 2027, les options se resserrent pour 2028.
Au final, la CAN 2028 s’annonce comme un véritable enjeu politique, sportif et symbolique. Entre une Algérie qui attend son retour sur le devant de la scène organisationnelle depuis plus de trois décennies, et un Maroc ambitieux, désireux de capitaliser sur sa dynamique actuelle et de préparer le Mondial 2030, la CAF devra trancher avec finesse. Une chose est sûre : la bataille pour l’accueil de cette CAN promet d’être aussi intense que certains derbies nord-africains sur la pelouse.
































