La défaite inaugurale face au pays hôte n’a en rien entamé la sérénité ni l’assurance affichées par Stefano Cusin au moment de se présenter devant la presse. Battues 2-0 par le Maroc lors du match d’ouverture de la CAN 2025, les Comores ont quitté la pelouse sans le sentiment d’avoir subi. Bien au contraire. Dans le discours du technicien italien, le respect pour l’adversaire s’est accompagné d’un message à peine voilé : le scénario aurait pu basculer, et le Maroc n’a jamais été totalement à l’abri. Une lecture assumée, presque provocatrice, qui tranche avec la prudence habituelle des outsiders confrontés au pays organisateur.
Cusin a insisté sur un détail qui, selon lui, change tout dans la perception de cette rencontre : l’instant où les Comores ont frôlé l’égalisation. À ses yeux, cette occasion manquée incarne le tournant du match et justifie la conviction que son équipe n’était pas loin de faire douter sérieusement les Lions de l’Atlas. Sans jamais verser dans l’arrogance, l’entraîneur a rappelé que ses joueurs ont respecté leur plan, défendu avec rigueur et osé se projeter lorsque l’opportunité se présentait. Ce discours, loin d’être anodin, sonne comme une manière de relativiser la victoire marocaine et de rappeler que l’écart entre les deux sélections n’était pas aussi abyssal que le score pourrait le laisser croire. Une posture qui n’a pas échappé aux observateurs, tant elle ressemble à une forme de défi lancé au pays hôte, au cœur même de son tournoi.
Déjà tourné vers la suite, Cusin a clairement identifié la deuxième journée comme un moment charnière du parcours comorien. Le regard porté sur la Zambie, prochain adversaire, est révélateur de l’ambition affichée. Pour le sélectionneur, le contexte change radicalement : quitter l’affiche d’ouverture face au favori à domicile pour un duel plus équilibré ouvre des perspectives concrètes. En soulignant que la Zambie lui paraît plus abordable que le Maroc dans ce contexte, Cusin n’a pas seulement livré une analyse sportive ; il a envoyé un message de confiance à son vestiaire. L’objectif est clair : jouer pour gagner, sans calcul, et transformer la prestation encourageante contre le pays hôte en véritable résultat comptable. Dans une CAN où les dynamiques se construisent souvent sur des détails et des états d’esprit, les Comores semblent avoir trouvé leur ligne de conduite. Et en laissant entendre que le Maroc n’a pas survolé ce match d’ouverture, Stefano Cusin a peut-être déjà remporté une première bataille psychologique, bien au-delà du simple résultat brut.


































