Une nouvelle fois, la sélection féminine U20 d’Algérie quitte une compétition avec le goût amer d’une participation ratée. Le tournoi de l’Union nord-africaine, qui s’est déroulé cette semaine, s’est soldé par une quatrième place pour les jeunes Algériennes, un classement qui illustre une nouvelle fois les difficultés structurelles et sportives auxquelles est confronté le football féminin national. Malgré les attentes, malgré les discours optimistes récurrents, la réalité a encore une fois rappelé l’ampleur du chantier. Le tournoi a été remporté parle Maroc.
L’Algérie a terminé juste devant la Jordanie, invitée du tournoi et considérée comme l’équipe la plus modeste du plateau, ainsi que la Libye, dont le football féminin est encore à ses débuts mais qui a montré une volonté admirable de progresser. Ce classement, loin d’être anodin, met en lumière non seulement les lacunes techniques et physiques des joueuses, mais aussi l’écart qui se creuse d’année en année avec les nations voisines, engagées dans un travail beaucoup plus structuré.
Car pendant que l’Algérie stagne, le Maroc, l’Égypte et la Tunisie avancent. Le Maroc a encore démontré sa supériorité en terminant premier du tournoi, fruit d’une stratégie claire, d’investissements constants et d’un projet sportif cohérent. Les Égyptiennes ont confirmé leur montée en puissance grâce à une organisation solide et une formation structurée, tandis que la Tunisie, même si elle n’a pas encore atteint les standards des meilleures équipes africaines, continue de progresser dans la continuité.
Face à cette réalité, un constat s’impose : le football féminin algérien n’avance pas au rythme nécessaire. Les responsables répètent souvent que les choses vont changer, mais sur le terrain, les résultats racontent une toute autre histoire. Chaque année, les mêmes problèmes refont surface : préparation insuffisante, manque de matchs de haut niveau, absence d’un véritable championnat compétitif, retards dans la formation et manque d’investissement matériel et humain. Les joueuses se retrouvent à affronter des adversaires bénéficiant d’un environnement beaucoup plus professionnel, ce qui, au final, se traduit logiquement par un écart dans les performances.
Pourtant, le potentiel existe. L’Algérie n’a jamais manqué de talents bruts, mais ces talents ne sont pas accompagnés, valorisés ou développés comme il se doit. Les voix se multiplient aujourd’hui pour réclamer une réforme profonde, un projet global et une vision claire pour relancer durablement le football féminin. Sans cela, les participations catastrophiques risquent de devenir la norme, et non l’exception.
Ce nouveau revers doit servir d’électrochoc. Car tant que la volonté d’accompagner sérieusement les joueuses ne se traduira pas en actes concrets, l’Algérie restera derrière ses voisins. Et ce tournoi vient rappeler, une fois de plus, qu’il est urgent d’agir.



































