L’ancien joueur de l’équipe d’Algérie Ameur Benali s’est livré sans détour dans un entretien exclusif accordé à Echorouk News. Le milieu offensif emblématique de la décennie 1990 et du début des années 2000, passé par le prestigieux Mouloudia d’Alger, a évoqué son parcours, ses choix de carrière et son attachement indéfectible à son club de cœur.
Benali commence par revenir sur la récente blessure de Youcef Belaïli, le milieu offensif de l’équipe nationale. “Une telle blessure est toujours difficile à encaisser, surtout sur le plan moral, mais Belaïli est un joueur d’une force mentale exceptionnelle. Je suis convaincu qu’il reviendra plus fort et capable de contribuer à nouveau au collectif,” affirme-t-il. Selon lui, malgré la complexité des défis qui attendent l’équipe nationale à la CAN 2025 au Maroc, le onze algérien demeure compétitif et peut jouer un rôle décisif dans la compétition.
L’ancien meneur de jeu n’a jamais caché son attachement au Mouloudia d’Alger, où il a trouvé son équilibre et sa stabilité. “J’ai reçu de nombreuses propositions à l’étranger, mais j’ai trouvé ma place à la Mouloudia,” confie Benali. Sa fidélité au club algérois lui a valu le surnom de “Benali Del Piero”, en référence à son habileté dans les coups francs, qui rappelait le célèbre joueur italien. Certains de ses coéquipiers, à l’image du Malien Sidibé, n’hésitaient pas à comparer son style de jeu à celui de Zinedine Zidane.
Né dans les années 1980, Benali débute sa carrière à Chlef, dans les catégories de jeunes, avant de franchir les échelons et de jouer avec les équipes senior dans la fin des années 80. Il a eu l’honneur de participer à plusieurs stages et tournois avec les équipes olympiques et juniors de l’Algérie, ce qui lui a ouvert les portes de la Mouloudia d’Alger en 1995. Il y restera dix saisons consécutives, consolidant sa réputation et devenant une figure incontournable du club. Ses succès incluent le titre de champion en 1999 et la remontée du club en première division après une relégation, sans oublier les buts décisifs qu’il a inscrits, mêlant efficacité et créativité.
Benali explique également ses choix face aux sollicitations de clubs nationaux et étrangers. “Après mes prestations en Coupe arabe au Qatar, j’ai été contacté par le Club Africain, le PSG et plusieurs clubs tunisiens, mais j’ai choisi de rester à la Mouloudia. Le conseil de ma mère a beaucoup pesé dans cette décision. J’ai trouvé ma place ici et je voulais honorer les couleurs de l’équipe sur le long terme,” confie-t-il. Cette fidélité lui a permis de s’inscrire durablement dans le cœur des supporters et d’obtenir une stabilité professionnelle, malgré les aléas et les problèmes ponctuels rencontrés par le club.
Un autre épisode marquant de sa carrière est la rivalité amicale avec son coéquipier Khaled Lounaci autour du numéro 10 et de la capitanerie. “Je n’ai jamais eu de problème avec Louneci. Lors de la saison 2000-2001, il y a eu un léger débat autour du numéro 10 et du brassard, mais j’ai opté pour le numéro 8 et il a porté le 10. Ce sont des choses qui peuvent arriver dans n’importe quel club,” explique Benali, soulignant la cohésion et le professionnalisme qui régnaient au sein de l’équipe malgré les tensions passagères.
Il se remémore aussi des anecdotes marquantes sur le terrain. Lors d’un match contre le CR Belouizdad, un incident aurait pu lui coûter un carton rouge, mais son ancien coéquipier Talis est intervenu pour convaincre l’arbitre de limiter la sanction à un simple avertissement. “Talis est comme un frère pour moi. Nous avons grandi ensemble à Chlef avant de suivre des chemins différents, mais ces liens restent forts,” raconte Benali, illustrant la camaraderie qui a marqué ses années de joueur.
Concernant sa carrière internationale, Benali avoue qu’il a ressenti une certaine injustice avec les “Verts”. “On m’a traité de manière injuste à plusieurs reprises. Je préfère ne pas entrer dans les détails, mais je garde ces souvenirs pour moi. Tout cela appartient au passé,” confie-t-il. Il insiste toutefois sur son optimisme pour l’avenir du football algérien et de la Mouloudia d’Alger. Selon lui, le club algérois bénéficie aujourd’hui d’une stabilité sans précédent, ce qui permet de viser plus haut dans les compétitions nationales et continentales.
Benali se montre également attentif aux jeunes talents et à l’avenir du football algérien. Il estime que la discipline, le travail acharné et la fidélité à ses clubs sont des valeurs essentielles pour réussir, tout en encourageant les jeunes à s’inspirer des modèles du passé. Son expérience de joueur et son parcours exemplaire illustrent combien le mélange de talent, de persévérance et de loyauté peut construire une carrière riche et respectée.
