Le Cameroun traverse une zone de turbulences rarement atteinte à quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc. L’élimination des Lions Indomptables dans la course à la Coupe du monde 2026 a déclenché une onde de choc dont les répercussions continuent de secouer la Fédération camerounaise de football. La défaite concédée en demi-finales des barrages africains, un maigre 0-1 qui a coûté très cher, a ouvert une crise interne profonde. Au cœur de cette tempête, le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, semble avoir trouvé celui qu’il considère comme le principal responsable : le sélectionneur Marc Brys.
Depuis plusieurs mois, les tensions entre l’ancien attaquant et le technicien belge étaient palpables. Les deux hommes n’ont jamais réussi à instaurer une relation constructive, au point que certaines de leurs divergences se sont exposées publiquement. La défaite en barrage n’a fait qu’aggraver une fracture déjà ancienne. Selon plusieurs sources locales, Eto’o aurait d’ores et déjà enclenché les discussions en interne pour évincer Brys avant même que la CAN ne débute. Pour lui, il ne s’agit plus de préserver les apparences : c’est une décision presque symbolique, un signal envoyé à ceux qui doutent encore de sa fermeté et de son autorité à la tête du football camerounais.
Cette volonté de changement immédiat s’accompagnerait d’une démarche déjà engagée auprès de la direction technique nationale à qui il aurait demandé une liste de remplaçants potentiels. L’objectif serait de nommer au plus vite un entraîneur capable de guider le Cameroun durant le tournoi continental prévu du 21 décembre au 18 janvier. Il s’agirait, selon les proches du dossier, d’insuffler un nouveau souffle avant d’entrer dans la compétition, dans l’espoir d’éviter un fiasco retentissant.
Cependant, cette volonté de rupture rapide ne semble pas faire l’unanimité. Le ministère des Sports, qui finance notamment le salaire du sélectionneur national, ne verrait pas d’un bon œil le départ précipité de Marc Brys. Son ministre, Narcisse Mouelle Kombi, apparaît même comme l’un des principaux contrepoids institutionnels face à Eto’o, surtout dans un contexte où ce dernier est le seul candidat encore en course pour les prochaines élections fédérales. Le ministère a par ailleurs demandé l’annulation de l’Assemblée générale élective prévue le 29 novembre, signe d’un bras de fer politique de plus en plus visible.
L’avenir du sélectionneur reste donc suspendu à un jeu d’influences opposant la Fecafoot au pouvoir public. La situation, déjà sensible sportivement, devient un véritable casse-tête administratif et politique à l’approche d’une CAN dans laquelle le Cameroun devra montrer un visage totalement différent s’il souhaite se remettre sur les rails. Dans ce climat électrique, l’incertitude domine, et chaque décision pourrait redessiner non seulement le staff technique, mais aussi l’équilibre même du football camerounais.


































