Algérie Foot– Rien ne va plus entre le ministère des Sports centrafricain et la Fédération de football du pays. En pleine tempête institutionnelle, le nom de Rigobert Song, ex coach du Cameroun qui avait bloqué la route du mondial au Qatar à l’Algérie se retrouve au centre d’une affaire explosive : une suspension de trois ans des Fauves du Bas-Oubangui a été officiellement demandée… à cause de lui.
Le technicien camerounais, âgé de 48 ans, a été nommé sélectionneur national par le ministère des Sports, sans l’aval de la Fédération centrafricaine de football (FCF). Une décision unilatérale qui n’a pas été digérée par l’instance fédérale, laquelle a tout simplement écarté Song de ses fonctions. « C’est un désaveu total », selon un proche du dossier. Résultat : lors du dernier rassemblement, c’est Eloge Enza-Yamissi, un entraîneur local adoubé par la FCF, qui a dirigé l’équipe. Sous sa houlette, la Centrafrique s’est inclinée lourdement face à Madagascar (1-4), avant de concéder un terne 0-0 contre le Mali dans les qualifications à la Coupe du monde 2026.
Avec seulement quatre journées restantes, les Fauves occupent l’avant-dernière place du groupe I, à sept points de la deuxième position, synonyme de barrage. Un retard quasi irrattrapable, qui a poussé le ministre des Sports, Héritier Doneng, à monter au créneau.
Dans une note adressée au Conseil des ministres, il a tiré la sonnette d’alarme et appelé à une mesure radicale : « Nous constatons tous que, malgré les fonds alloués par le gouvernement, les résultats obtenus par l’équipe nationale A de football nous éloignent de plus en plus de la qualification à la Coupe du Monde 2026. » Il poursuit : « Face à cette situation, et au vu des ressources financières limitées, j’ai l’honneur de solliciter la suspension de l’équipe nationale A de football des compétitions de la CAF et de la FIFA pour une durée de trois (03) ans. »
Le ministre justifie cette demande en expliquant que ces ressources pourraient être mieux investies dans « le développement du football national, du sport scolaire, des infrastructures sportives (…) et de mieux encadrer les équipes U17, U20 ».
Mais cette démarche n’est pas sans conséquence. La FIFA, très stricte sur la question de l’ingérence étatique, avait déjà averti les autorités centrafricaines en mai dernier. Si cette suspension venait à être actée par l’Exécutif, elle pourrait entraîner de lourdes sanctions pour la Centrafrique, dont une exclusion complète des compétitions internationales.
Une affaire à suivre de très près, tant pour ses répercussions sportives que politiques.
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