Avant la rencontre de prestige entre la Tunisie et le Brésil qui se jouera ce mardi à Lille, Larry Azouni s’est longuement confié dans un entretien exclusif accordé à Afrika-Foot. Le milieu international tunisien, aujourd’hui joueur de Dibba Al-Hisn aux Émirats arabes unis après une saison à l’Espérance de Tunis, y dresse un constat franc et lucide sur l’état du football tunisien, tout en partageant ses souvenirs et son attachement à la sélection.
Interrogé sur l’évolution du football local, Larry Azouni n’a pas hésité à pointer les manques structurels du championnat. Selon lui, le football tunisien n’avance plus au même rythme que ses voisins nord-africains. Il explique dans cet entretien : « Malheureusement, le championnat tunisien est un peu laissé à l’abandon. » Il ajoute ensuite : « Quand tu vois les stades, quand tu compares à l’Algérie ou au Maroc, on a malheureusement quinze ou vingt ans de retard… » Un constat sévère qui, selon lui, ne reflète pourtant pas le potentiel existant dans le pays. Le milieu évoque même un manque de moyens, une organisation insuffisante et un contexte qui pousse joueurs et entraîneurs à s’expatrier vers le Golfe. Il estime qu’en Tunisie, « il y a beaucoup de manques », même si les Aigles de Carthage parviennent malgré cela à maintenir des résultats honorables.
Si le championnat peine, Larry Azouni rappelle néanmoins qu’il reste profondément attaché à la sélection tunisienne, même s’il n’y a plus été convoqué depuis 2019. « Toujours supporter ! », dit-il, tout en précisant qu’il suit chacun des matchs, surtout que plusieurs de ses amis évoluent encore sous le maillot national. La qualification pour la Coupe du monde 2026 lui semble logique, mais il insiste sur la jeunesse du groupe. Selon lui, cette équipe rajeunie a du potentiel, mais elle aura besoin de temps pour exprimer totalement ses capacités. Concernant la CAN 2025 qui se déroulera au Maroc, le milieu estime que les conditions joueront en faveur des nations nord-africaines : « Une CAN qui se joue au Maroc, avec de bons terrains, pas très loin, ça peut être un plus. »
Quant aux favoris, Azouni reconnaît sans hésiter l’avance de plusieurs grandes équipes africaines : « Le Maroc, le Sénégal et l’Algérie. Je pense que ces équipes ont un peu plus d’avance sur nous. » Il estime malgré tout que la Tunisie peut créer la surprise, rappelant que les Aigles de Carthage ont souvent su briller dans les grands rendez-vous et face aux grosses équipes, notamment face à l’Algérie.
Larry Azouni s’est aussi exprimé sur l’arrivée de nouveaux binationaux tels qu’Elias Saad, Gharbi ou Bounekti. Il affirme : « Ce sont de bons joueurs. C’est bien pour l’équipe. Ça amène de la concurrence et des joueurs différents. » Mais il invite néanmoins à la patience, expliquant que s’adapter au football africain demande un temps d’apprentissage : « Le niveau international en Afrique, c’est compliqué… Il faut leur laisser un peu de temps. »
Revenant sur son propre parcours, Azouni se montre fier et reconnaissant, même s’il avoue quelques regrets. Il confie : « Je suis très fier d’avoir porté les couleurs de la Tunisie. » Sa plus grande émotion restera sa première sélection, jouée à Monastir, devant sa famille. Concernant la fin de son aventure internationale, il se montre lucide : « Sincèrement, ce n’est pas un objectif. Je pars de très loin. »

































